Au Royaume-Uni, des milliers de personnes ont assisté, samedi 31 août, à des dizaines de manifestations pour dénoncer le « coup d’État » du Premier ministre, après sa décision de suspendre le Parlement dans la dernière ligne droite avant le Brexit.
Des milliers de Britanniques se sont rassemblés à Manchester, nord-ouest de l’Angleterre, à Edimbourg, capitale de l’Écosse, et à Belfast, capitale de l’Irlande du Nord, sous le mot d’ordre « Arrêtez le coup d’État », à l’appel d’une organisation opposée au Brexit lancé dans une trentaine de villes.
Le plus gros rassemblement a démarré à la mi-journée à Londres devant la résidence du Premier ministre, où une foule compacte scandait « Boris Johnson, honte à toi ! » tout en arborant des drapeaux européens. Sur les pancartes s’affichaient des slogans comme « Les démocrates ne bâillonnent pas la démocratie » ou « Réveille-toi, Royaume-Uni !» Ou encore «Bienvenue dans l’Allemagne de 1933 ».
Le mouvement Momentum, l’aile gauche du parti travailliste, la principale formation d’opposition, a aussi appelé à « occuper les ponts et bloquer les routes ». « Ce qu’il advient du Brexit ne doit pas dépendre d’une décision de Boris Johnson. Il a privé le Parlement du pouvoir de décision, ce qui n’est pas démocratique », a dénoncé Bernard Hurley, un anti-Brexit de 71 ans interrogé par l’AFP.
Pour rappel, Boris Johnson avait annoncé mercredi la suspension du Parlement à partir de la deuxième semaine de septembre jusqu’au 14 octobre, deux semaines avant le Brexit prévu pour le 31 octobre. Même si cette décision a suscité une vague d’indignation au Royaume-Uni, elle reste légitime puisque le Premier ministre a le droit de suspendre le Parlement pendant la saison des congrès des partis politiques en septembre. Mais c’est le moment choisi et la durée de la suspension, de cinq semaines, qui sont contestés par les adversaires de Johnson.