La dernière crise migratoire à Sebta a reflété une image inédite de l’Espagne, mais une vérité est sûre : Sebta et Melilia sont devenues un fardeau pour l’Espagne, a affirmé RT (anciennement Russia Today).
«On peut affirmer que Sebta et Melilla sont un fardeau pour l’Espagne. Il est injustifié de maintenir ces deux villes sous colonisation au XXIᵉ siècle, laquelle a un coût aussi énorme soutenu par un pays souffrant d’une nostalgie pathologique» tonne le site RT (anciennement Russia Today). «Il est vrai que l’Espagne n’est pas le seul pays touché par cette monomanie, car ces derniers temps on a pu voir, par exemple, comment les Français aspirent à diriger l’Europe et à regagner leurs zones d’influence combien même elle n’aurait pas la capacité de le faire. oui, mais cela ne modifie pas la réalité» affirme le site russe.
«La fonction publique est la seule source pourvoyeuse d’emplois pour les deux villes. Sans fonctionnaires, elles auraient non seulement des taux de chômage insupportables, mais perdraient également un flux économique qui augmenterait encore plus le risque de pauvreté. Sebta et Melilia n’ont non seulement aucune valeur économique pour l’Espagne, mais elles représentent également, objectivement, un coût annuel élevé qui plombe le budget étatique» détaille RT.
Les deux villes «mettent l’Espagne à la merci de la volonté du Maroc». Elle n’ont aucun avantage militaire, encore moins géopolitique. «Non seulement elles empoisonnent les relations avec le Maroc, mais elles n’apportent absolument aucune valeur ajoutée». «Rares sont ceux, de gauche comme de droite, qui ont considéré la crise de Sebta, au-delà des enjeux géographiques, géopolitiques ou historiques, comme résultat d’un impérialisme anachronique. Un impérialisme fondé sur un colonialisme périmé qui touche à la fois la droite, par nostalgie d’être plus espagnole, et la gauche, de peur d’être moins espagnole, et qui permet à une société d’être entre trompée et débranchée» assène RT.
«Qu’on le veuille ou non, Sebta et Melilla ne sont pas l’Espagne, ce sont l’Afrique. Cette évidence géographique semble être inconnue dans le pays» rapporte RT. «Le Maroc a un poids plus considérable que l’Espagne à l’échelle internationale. Ni les États-Unis ni la France, tous deux puissances au-dessus de l’Espagne, pays ayant une plus grande influence dans la région et alliés théoriques des Espagnols, tant au sein de l’OTAN que dans l’Union européenne, n’ont soutenu l’Espagne dans la dernière crise. Ce que beaucoup veulent nier, mais confirme une réalité qui, si douloureuse soit-elle, ne peut être cachée: l’Espagne est moins insigne que le Maroc» pointe RT.
«La crise migratoire révèle également que la colonisation espagnole qui persiste au nord du Maroc est aussi un Frankenstein, mais pas dans les termes politiques dans lesquels certains le prétendent, mais en termes structurels» indique RT, qui dit que l’Espagne est «un pays beaucoup plus arriéré que la plupart des États européens en termes de valeurs démocratiques, dont la légitimité interne est contestée».
«D’un autre côté, c’est un Frankenstein sans principes en matière d’immigration, dont le comportement sur ce dossier au cours des deux dernières décennies constitue non seulement un épisode infâme que l’Histoire retiendra, mais cela entraînera également des conséquences que, à ce jour, nous ne sommes certainement pas encore capables d’entrevoir», déclame RT qui dénonce «une myopie géopolitique, qui peut être mortelle, mais qui pour le moment offre beaucoup de confort».






