L’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Ligue arabe, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et la Libye ont appelé mercredi l’Algérie et le Maroc au «dialogue» et à la «retenue» au moment où les deux pays voisins traversent une crise diplomatique.
Après des mois de tensions croissantes, l’Algérie a annoncé mardi la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des hostilités de Rabat mais sans pouvoir prouver quoi que ce soit.
Basée à Jeddah, l’OCI a appelé les deux pays au «dialogue pour résoudre les divergences éventuelles», selon un communiqué.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a, de son côté, exhorté mardi soir Alger et Rabat «à faire preuve de retenue et éviter une nouvelle escalade».
Commentant la dégradation des relations entre les deux poids lourds du Maghreb, l’Arabie saoudite, puissance régionale, a elle aussi adopté un ton conciliant.
«Le royaume […] appelle les deux pays à prioriser le dialogue et la diplomatie pour ouvrir un nouveau chapitre dans les relations […] afin de garantir la sécurité et la stabilité», a dit mercredi le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un bref communiqué.
Mercredi soir, la Libye a déploré la crise, appelant Alger et Rabat «à la retenue» et «à éviter l’escalade». Dans un communiqué publié sur Facebook, Tripoli a invité les deux pays à «s’accrocher aux principes et aux objectifs communs qui ont mené à la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA)».
La Libye a par ailleurs appelé les membres de l’UMA, une instance régionale lancée en 1989 et qui regroupe l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, à se réunir en marge d’une rencontre des ministres des Affaires étrangères des États membres de la Ligue arabe, prévue entre le 7 et 9 septembre.
Mardi, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra a accusé le Maroc d’avoir «introduit une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin», entre autres récriminations non étayées.
À Rabat, le ministère marocain des Affaires étrangères a regretté la décision «complètement injustifiée» de l’Algérie, condamnant une «logique d’escalade» et rejetant «les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent».