Le Parti de la Justice et du Développement, dont l’expérience gouvernementale est basée sur le clientélisme et le favoritisme, est de nouveau dans de sales draps. Et pour cause : la dérogation aux dispositions légales accordées par le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, pour la régularisation de la situation de deux responsables au ministère de l’Emploi.
Selon des sources de Barlamane.com, Saad Eddine El Othmani a récemment adressé au ministre de l’Emploi et de la Réinsertion professionnelle, Mohamed Amekraz, avec ampliation au Trésorier général du Royaume, deux correspondances portant son accord concernant la régularisation de la situation administrative et financière de Younes El Ansari et Taib Bouhouch, nommés respectivement, lors des Conseils de gouvernement des 20 février et du 27 novembre 2020, aux postes d’inspecteur général et directeur de la protection sociale des travailleurs audit département ministériel.
Cette démarche intervient à la suite de lettres en l’objet de Mohamed Amekraz, dans lesquelles il informe le chef de l’exécutif du refus par le Trésorier ministériel agréé auprès du département de l’Emploi, d’émarger la décision de régularisation de la situation administrative et financière des responsables précités.
Selon ce ministre, le trésorier en question a motivé son refus par la non présentation de l’arrêté portant désignation de la commission de sélection des candidats auxdits postes et de son rapport portant proclamation des résultats de l’entretien définitif, conformément aux dispositions de l’arrêté du ministre de l’Economie et des Finances n° 713-18, du 12 mars 2018, fixant la nomenclature des pièces justificatives des propositions d’engagement et de paiement des dépenses du personnel de l’Etat, indiquent les mêmes sources.
Toutefois, dans ses missives, Saad Eddine El Othmani a estimé que la production des documents requis par les services de contrôle financier, n’est pas obligatoire, en ajoutant que les décrets de nomination aux fonctions supérieures sont considérés comme étant la consécration de la procédure de nomination, conformément aux dispositions de l’article 5 du décret n°2-12-412 du 11 octobre 2012, relatif à la procédure de nomination aux fonctions supérieures. Autrement dit, l’opinion publique ne saura jamais si la nomination de ces deux responsables a obéi ou non aux critères de sélection introduits par le premier gouvernement du PJD dirigé par Abdelilah Benkirane.
La désignation de Taib Bouhouch au poste de directeur de la prévoyance sociale des travailleurs avait suscité une vive polémique au sein d’une large frange des cadres du département de l’Emploi, qui estiment que cette nomination intervient sur instigation du ministre PJD, Mohamed Amekraz, afin d’évincer l’ex-directrice Salima Kharbouche, membre du Parti du Progrès et du Socialisme.
Ces derniers soulignent que Taib Bouhouch, qui est un informaticien de formation, ayant occupé les postes de directeur du système aéroportuaire à la société «Hub One» (filiale du groupe français aéroports de Paris) et directeur des systèmes d’information à la CNSS, avant d’intégrer le ministère de l’Emploi en tant que chargé de projet, n’a ni le profil ni la compétence technique pour briguer ce poste.
Dans ce cadre, ils ajoutent que la personne devant occuper ce poste doit disposer de connaissances approfondies en matière de droit social, surtout qu’elle sera amenée à tracer les contours de la stratégie nationale de la protection sociale, dans une conjoncture socio-économique et sanitaire difficile.