Le sac en plastique est devenu le sujet de prédilection de tout citoyen marocain qui se respecte.
Il suffit d’aller à l’épicerie du coin pour acheter un demi litres de lait pour ouvrir un débat, digne de ceux de l’ONU sur la fameuse initiative de « Zéro Mika » soit »Zéro sac en plastique ».
Une initiative certes indispensable non seulement pour le Maroc mais également pour la planète.
Le hic -si on ne doit en citer qu’un- c’est que le marocain a de quoi fournir toute une population en sacs en plastiques de toutes les couleurs, toutes les formes. Ceux qu’il utilise pour faire du rangement dans son réfrigérateur, ceux qu’il utilise pour y mettre un cadeau à offrir à un proche parce qu’il a oublié d’en acheter un et que ça ne se fait pas de l’offrir sans le petit effet mystère.
Sans oublier ceux utilisés pour jeter les ordures. Ces petits trésors sont soigneusement rangés sous le l’évier de la cuisine, tous entassés -d’ailleurs- dans un grand sac en plastique.
Par conséquent, même si le gouvernement ordonne aux grandes surfaces, magasins, et petits commerces de quartier de ne pas utiliser les sacs en plastique, le marocain en a lui tout a un stock bien au chaud.
Peut être qu’il faudrait envoyer des commissions d’enquête au sein des foyers pour faire un inventaire, et récupérer tous les sacs en plastiques. Mais où va-t-on les mettre? Telle est entre autres la question…
S’ajoute à la liste, cet énorme scandale de déchets importés d’Italie. Un peu paradoxal non?
C’est de la discrimination, le sac en plastique marocain est pointé du doigt et est considéré comme ennemi numéro un ces derniers temps, mais par contre le déchet provenant d’Italie est le bienvenu, pourquoi? C’est surement une question de passeport.
De telles initiatives sont sans aucun doute à applaudir, mais pour cela, il faudrait avant tout préparer le terrain, proposer aux vendeurs et aux fournisseurs un plan B. Mais prendre ce genre de décision sur un coup de tête et faire culpabiliser le marocain en diffusant un spot publicitaire sur toutes les chaines nationales pendant le mois sacré du ramadan, ne réglera surement pas cette problématique.
« Zéro mika », D’accord, car ce serait surréaliste de nier l’impact du plastique sur l’environnent, mais que cela soit fait en bonne et due forme. C’est vrai que l’on organise la COP 22 au Maroc, et que ça serait limite ridicule d’organiser un événement environnemental d’une telle ampleur et offrir aux participants un petit carnet et un stylo dans un sac en plastique…
Bref, Zéro Mika, Zéro analphabétisme, Zéro accidents de la route, Zéro corruption, Zéro piston… autant d’initiatives qu’on s’y perd… dans les zéros.