Fort du soutien américain, et désormais celui de Berlin, d’Amsterdam et de Madrid, le Maroc aspire à un appui catégorique de la France, membre permanent au Conseil de sécurité.
Berlin a apporté le 26 août, son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie sur le Sahara, qualifiée de «bonne base» pour régler ce conflit. Dans des termes analogues et antérieurs à ceux de l’Allemagne, Paris a déjà dit considérer le plan d’autonomie marocain comme «une base de discussions sérieuse et crédible». Une position désormais insuffisante surtout d’un membre permanent au Conseil de sécurité.
En marge de la Coalition internationale anti-État islamique (EI), réunie en mai au Maroc, les Pays-Bas ont considéré «le plan d’autonomie présenté en 2007 comme une contribution sérieuse et crédible au processus mené par les Nations unies», selon un communiqué.
Dans un discours récent et sans fioritures, le roi du Mohammed VI a mis en demeure «certains partenaires» à «clarifier» leur position sur le Sahara et à soutenir «sans aucune équivoque» l’initiative marocaine d’autonomie, un message qui s’adressait essentiellement à la France, avec laquelle les relations se sont attiédies, selon les médias locaux.
Roger Karoutchi, sénateur et ancien député européen ainsi que Dominique Bilde, députée européenne, ont appelé à la France à sortir de sa zone de confort.
En 2021, le gouvernement français, sous la pression de certains députés communistes, a «regretté» la décision du parti présidentiel La République en marche (LRM) d’ouvrir un comité au Sahara, preuve s’il en faut que le soutien français aux revendications du Maroc n’est pas assez ferme. «C’est une initiative prise localement que je regrette et qui ne change rien à la position de la France sur cette question hautement sensible», a déclaré un cadre proche du président Macron lors d’une séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
L’ouverture d’un comité de la LRM, parti présidentiel, à Dakhla, au Sahara, a provoqué l’ire de Algérie, qui soutient le Front Polisario. Néanmoins, la direction du parti a déclaré qu’elle ne reviendrait pas sur cette décision qui relève, selon elle, d’une «initiative locale». Toutefois, la position de Paris, qui souligne l’importance de la recherche d’une solution politique «dans le cadre de la légalité internationale et des Nations-unies», est de plus en plus considéré comme maigre et éculée dans les sphères marocaines.
Le dossier du Sahara est indissociable du soutien reçu par le Maroc de la part de la France et des États-Unis, tous deux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, chargé de la résolution du conflit. Washington a reconnu officiellement la souveraineté du Maroc sur le territoire, tandis que Paris tergiverse.