En envisageant de reconnaître la pseudo « RASD », la Suède fait preuve d’un comportement inamical, anti-marocain et incompréhensible à l’égard du Maroc, et se livre à un jeu dangereux en voulant faire de cette question un enjeu pour son action extérieure, notamment en Europe et ce, après avoir été un sujet de polémique intra-partisane à l’intérieur de la Suède.
En agissant de la sorte, la Suède fait fausse route, si elle pense gagner la sympathie des pays africains à travers le Sahara, de la même manière qu’elle exploite la question palestinienne pour gagner les pays arabes. Aucun parallélisme n’est possible entre les deux questions.
L’ examen de la question de la reconnaissance par la Suède, le moins que l’on puisse dire, va à l’encontre de la dynamique actuelle sur la question du Sahara, qui voit de plus en plus de pays retirer leur reconnaissance de la pseudo « Rasd ».
Le seul fait d’évaluer l’opportunité d’une hypothétique reconnaissance, constitue d’ores et déjà pour le Maroc un signal politique hautement négatif. Ce nouveau développement de la part du gouvernement suédois fait suite à la motion 2012 par laquelle le parlement suédois avait exhorté le Gouvernement de franchir le pas de la reconnaissance.
Une telle hostilité de la part de ce pays à l’égard des intérêts suprêmes du Maroc, ne peut que susciter les préoccupations, mais aussi les interrogations des autorités marocaines, d’autant plus que de tels actes sont perçus par le Maroc – Gouvernement et opinion publique – comme hautement inamicaux et anti-marocains primaires.
Force est de constater que la focalisation de la Suède sur la question du Sahara, demeure injustifiable car au lieu de s’intéresser à des questions bien plus importantes et plus proches pour les Suédois, le Gouvernement et le Parlement de ce pays semblent obnubilés par cette question au point d’exposer à des risques ses relations avec le Maroc. Ce dernier n’accepte pas et n’acceptera pas que le Sahara soit exploitée dans le cadre de batailles de politique intérieure, ou qu’il soit utilisé pour les besoins d’une plus grande visibilité de la Suède sur la scène européenne et internationale.
La question du Sahara est une question existentielle pour le Maroc et son peuple. Il ne s’agit pas d’une question politique sur laquelle il peut accepter des marchandages.
L’hostilité de la Suède à l’unité et à l’intégrité territoriale du Royaume, revient à s’attaquer à la sécurité du seul pays stable de la région. En cherchant à déstabiliser le Maroc, la Suède alimente ainsi de manière dangereuse un foyer de tension, qui ne sert ni ses intérêts, ni ceux de I’UE et des pays de la région maghrébine. De tels agissements reflètent, si besoin est, la duplicité de la Suède sur la question du Sahara, et ne manqueront pas d’obliger le Maroc à prendre, d’ores et déjà, des décisions à l’encontre des produits suédois, avec effet immédiat. Si la Suède ne rectifie pas son attitude, le Maroc envisagera de nouvelles mesures.
Nul besoin de rappeler que depuis les années 80, la Suède a opté pour une position négative sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc, qui s’est reflétée par une hostilité systématique lors des débats et des votes au sein des instances de l’Union Européenne (UE).
Les exemples ne manquent pas, à commencer par son vote contre l’Accord de pêche et l’Accord Agricole Maroc-UE, lors des examens de ces accords par le Conseil de l’UE. Il en est de même des eurodéputés suédois qui, dans leur écrasante majorité, ont fait la même chose au Parlement européen.
En outre, l’Etat suédois est le seul en Europe à avoir actionné des poursuites pénales à l’ encontre des dirigeants d’une société suédoise dont les bateaux ont opéré dans les eaux des provinces du sud du Royaume, estimant que cela va à l’encontre des positions de la Suède et de ses engagements internationaux.
Quid de la lettre qu’adresse, en avril de chaque année, le gouvernement suédois, au Conseil de sécurité appelant à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme.
Quant aux partis suédois de gauche, d’extrême droite et les verts, et en particulier leurs instances de jeunesse, ils accueillent régulièrement des délégations du polisario et adoptent fréquemment des motions soutenant les thèses de l’Algérie et du polisario sur la question du Sahara marocain.
Autant d’actes et d’agissements, pour ne citer que ceux là, qui font que la Suède semble opter pour l’escalade en faisant fi de ses intérêts avec le Maroc à travers ce comportement inamical et anti-marocain, incompréhensible pour notre pays.