L’intention de la Suède de reconnaître la pseudo « RASD » continue de mobiliser la classe politique et la société civile au Maroc, où indignation et condamnation se mêlent à l’incompréhension face à cette attitude du gouvernement suédois.
Cependant, alors qu’on multiplie les déclarations de condamnation, voire de boycott de tout ce qui porte le label suédois, et au moment où le mot unité résonne comme un leitmotiv au sein des différentes formations politiques censées se substituer, un tant soi peu, au gouvernement pour faire parvenir le message aux élus et autorités de ce pays- ce que d’aucuns appellent la « diplomatie des partis » ou « diplomatie parlementaire », voila qu’on assiste déjà à des divergences notamment en ce qui concerne le niveau de représentativité.
En effet, alors que la délégation des partis de la gauche, comprenant l’USFP, le PPS et le PSU, s’apprête à faire le déplacement à Stockholm dimanche, on apprend que Driss Lachgar ne fera pas partie de ladite délégation, cédant sa place à « un subalterne », un certain Mohamed Ben Abdelkader, responsable des relations extérieures du parti. Dans une déclaration à Barlamane.com, M. Lachgar a fait savoir que « la composition de la délégation fait suite à la proposition de l’USFP qui veut que les émissaires devant effectuer le voyage pour la Suède pour la défense de l’intégrité territoriale du pays, doivent partager le même référentiel politique».
Certains analystes n’hésitent pas à lier cette bouderie au fait que ladite délégation serait conduite par Nabila Mounib, du Parti socialiste unifié (PSU) qui, peut être, ne partagerait pas ce référentiel politique, et qui vient d’ailleurs d’adresser – actualité oblige- au Roi Mohammed VI une note sur la question du Sahara et la proposition d’autonomie présentée par le Maroc, pour mettre fin au différend artificiel sur le Sahara.
Dans ce document, le PSU appelle notamment à une restructuration de la diplomatie marocaine dans l’optique d’une diplomatie professionnelle, garantissant la participation de cadres sahraouis en se basant sur la compétence, l’efficacité et l’aptitude à établir de rapports fructueux avec les différents pays tout en renforçant les liens de proximité avec les Etats et les peuples africains.
C’est ce que préconise d’ailleurs, Al Bachir Dkhil, ancien dirigeant du front « Polisario » et président du Forum international ALTER qui, dans une déclaration à barlamane.com, s’en est pris à la diplomatie marocaine qui, selon lui, doit être entrepreneuriale devant agir au lieu de réagir, notant au passage l’absence d’une ambassade en Suède depuis 2012.
Et cet ancien dirigeant du « Polisario » de s’en prendre également à ces délégations de « navetard » habitués aux « promenades », ainsi qu’aux dirigeants des partis, incapables, d’après lui, de convaincre le peuple suédois qui, à travers la pratique démocratique, a choisi son parlement qui exprime son opinion en toute transparence.