«L’Espagne a une responsabilité historique à l’égard du Sahara» : le ministre algérien des affaires étrangères Sabri Boukadoum exhorte le gouvernement espagnol à s’impliquer dans la résolution du conflit, tout en réécrivant la réalité des faits sur le territoire.
Observateurs et commentateurs des variations de la politique tentent depuis quelque temps de répondre à cette aride question : que veut le ministère des affaires étrangères algérien qui s’immisce dans le dossier du Sahara ? Le chef de la diplomatie du régime de Tebboune, qui effectue une visite de travail à Madrid ces derniers jours, est catégorique : au Sahara, il s’agit de couper court au mal et de ne point laisser traîner les choses. «Nous ne pouvons pas, je le dis très diplomatiquement, gérer simplement le problème. Pour l’instant, nous faisons juste cela. Nous devons le régler. L’Espagne a une responsabilité historique, elle ne peut pas se cacher derrière les Nations unies. Il y a une responsabilité particulière, vous devez intervenir. Je sais que c’est compliqué, mais nous ne pouvons pas être comme ça pendant encore 40 ans» a déclaré Sabri Boukadoum à un média espagnol, lequel prouve que chaque jour nous apporte de nouvelles preuves des intentions pacifiques du pouvoir algérien envers le Maroc.
Sabri Boukadoum préside un cabinet fatalement voué à cette entreprise ; s’ingérer dans les affaires marocaines. Lui et le régime d’Alger s’efforcent d’attiser les mauvaises passions, assez de barrières ont été élevées par eux dans le cadre de dossier, dont beaucoup ne sont pas encore abattues, assez de fossés ont été creusés pour qu’il soit permis aux amis de la paix et aux missionnaires de la concorde internationale de faire avancer les négociations, suspendues depuis 2019.
Le langage froissé du représentant officiel de la politique étrangère algérienne emprunte une signification particulière au moment où il est tenu à dresser le point sur la réalité au Sahara. Quelle est la situation sur le terrain ? demande-t-on à Boukaddoum. Sa réponse, est on ne peut hallucinante (et mensongère) : «Eh bien, c’est une rupture du cessez-le-feu. Il y a des combats et des morts. C’est dramatique car tous les Sahraouis ont de fortes racines en Espagne (…) C’est une question que nous devons aborder plus sérieusement. On prend une résolution, puis une autre … qui ne mènent à rien, seulement au statu-quo et on sait déjà qui en est responsable.»
Tandis que le Maroc remporte des succès incontestables sur ce dossier, le régime algérien voit à l’intérieur s’amonceler les difficultés et grandir les germes de division qui existent depuis quelque temps dans le pays. Les questions à l’ordre du jour ne manquent pas pour alimenter des dissensions intestines : isolement diplomatique, grave crise économique, troubles sociaux, mauvaise gestion des finances publics; et un Hirak qui veut la peau de la junte militaire et de ses affidés. La seule solution donc; est de recommencer à faire sa grosse voix, à rouler ses yeux, à montrer son poing, à gonfler toute sa personne, en visant le Maroc sans le nommer.
L’Algérie se mêle du dossier du Sahara par une vaine fantaisie ou par un entêtement d’opposition chagrine, malgré la puissance de la position de Rabat, qui mène une offensive diplomatique exemplaire pour défendre ses prises de position. Les fautes, les excès, les abus, les imprévoyances du régime d’Alger s’accumulent depuis bien des années déjà dans sa politique relative à ce conflit. Après tant d’épreuves et de mécomptes, le pouvoir de Tebboune est toujours enfoncé dans un vrai fourré d’épines à tous les niveaux, dans ces affaires intérieures d’où il ne sait plus comment sortir, et dans l’affaire du Sahara où il flotte sans direction, à la merci de toutes les influences.