Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a nommé mercredi un chevronné de l’Organisation, l’Italien Staffan de Mistura, 74 ans, comme nouvel émissaire pour le conflit au Sahara.
Le tweet Antony Blinken, le secrétaire d’État des États-Unis se réjouissant de la nomination de Staffan de Mistura a fait pas mal de réactions contrariées dans les cercles proches de l’Algérie et de ses pupilles séparatistes. «Visiblement aucune mention de l’autodétermination. Au lieu de cela, juste un souhait vague (…) de paix et de prospérité (…) Rabat sera content» a tweeté Hugh Lovatt, un des porteurs de la parole séparatiste dans les sphères américaines. En Algérie, le régime ne parvient pas à digérer l’opération de Guerguerat où des troupes marocaines sont restées déployées dans cette zone démilitarisée placée sous la tutelle d’une force d’interposition des Nations unies, afin de sécuriser le trafic routier sur cet axe commercial menant vers l’Afrique de l’Ouest.
En annonçant cette nomination, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, s’est félicité d’un «signal positif» après plus de deux ans de recherche d’un candidat et «13 noms» proposés par le chef des Nations unies.
Staffan de Mistura doit prendre ses fonctions le 1er novembre. Il sera basé à Bruxelles où il réside, selon l’ONU.
Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est félicité de la nomination du nouvel émissaire. «Nous soutiendrons activement ses efforts pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara et de la région» et pour une «reprise du processus politique», a-t-il dit.
Selon un responsable de l’ONU s’exprimant sous couvert d’anonymat, Washington «ne peut pas annuler la décision de Trump sans altérer la relation créée entre le Maroc et Israël».
La mission de paix Minurso au Sahara, objet d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité le 13 octobre, doit être renouvelée le 27 octobre, a priori pour un an.
Fort de «plus de quarante ans d’expérience en diplomatie et affaires politiques», selon les termes d’un communiqué de l’ONU, le nouvel émissaire succède à l’ex-président allemand Horst Köhler, démissionnaire en mai 2019 après avoir relancé des discussions entre le Maroc et les séparatistes, en présence de l’Algérie et de la Mauritanie, mais qui n’avaient abouti à aucun résultat tangible.
Parlant anglais, français, allemand, italien, espagnol, suédois et arabe, Staffan de Mistura a notamment été au cours de sa carrière l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie (2014-2018) et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Irak (2007-2009) et en Afghanistan (2010-2011).