L’unique alternative, pour ne pas dire l’unique issue, qui s’offre actuellement à l’Algérie, après 45 ans de guerre inutile contre le Royaume du Maroc, militaire et diplomatique, sera de se plier aux exigences du Conseil de sécurité et d’admettre, au final, un règlement définitif de la question du Sahara, sur la base de la proposition d’autonomie marocaine.
L’Algérie doit se rendre à l’évidence que la proposition marocaine fait le consensus du conseil de sécurité (la majorité écrasante) et que même la Russie, qui en est un membre permanent, soutient implicitement ce projet, en s’abstenant de voter contre ou de bloquer carrément l’adoption des résolutions du Conseil de sécurité. La plupart des pays africains, membres de l’Union africaine (deux tiers) ne reconnaissent pas la république chimérique crée par le régime tyrannique de Boumediene en 1976, dans le désert de Tindouf. Le monde arabe, en entier, reconnait la souveraineté du Royaume sur son Sahara. Les principaux pays de l’Union européenne (France, Allemagne, Espagne, Belgique, Pays-Bas notamment) reconnaissent l’autonomie, proposée par le Maroc, comme une base sérieuse, crédible et réaliste pour le règlement de la question du Sahara.
Ainsi, l’Algérie, avec une toute petite minorité de pays, toujours adossés à un héritage idéologique populiste ravageur, qui a provoqué de graves séismes politiques (émeutes, révoltes, pénuries, inflation, faillite économique, instabilité politique), s’entête à brandir l’éventail du référendum d’autodétermination en faveur d’une poignée de séparatistes, qui vivent dans la misère absolue dans des camps de la honte, déracinés par rapport aux populations authentiquement sahraouies des provinces marocaines du Sud, lesquelles se sentent indignées et outragées que des séparatistes, vivant dans des camps de toile, revendiquent leur représentativité et s’expriment en leur nom, au sein des tribunes associatives internationales. Le décalage entre les camps de la honte et les provinces du sud est immense, à la fois en matière du standing de vie, de l’émancipation des populations, de la liberté, du progrès accompli au Sahara marocain, comparé à la misère, à la répression, les restrictions de tout mouvement, le quadrillage des camps, et enfin, la tutelle sanguinaire et impitoyable exercée par l’armée algérienne.
Il faut espérer que les dirigeants algériens soient conscients du préjudice causé à la fois au peuple algérien, en dilapidant ses ressources dans des causes perdues, pendant cinquante ans, au Maroc, au Maghreb, au monde arabe en entier. Cela suppose bien évidemment que les Algériens saisissent, réalisent et se rendent à l’évidence que leur pays ait perdu beaucoup de temps, beaucoup d’occasions, dilapidé les ressources du pays dans des causes marginales ou sans intérêt pour le peuple algérien, causé un grave préjudice à la fraternité maroco-algérienne, arabe et maghrébine. Cela suppose aussi que les Algériens soient maintenant plus mûrs pour comprendre ces dures réalités, qu’ils ne sont plus tels que l’adage populaire arabe, figurant sur les grands moteurs de recherche, les décrit : «Dix Algériens pour former la raison » (En arabe: Aachra Fi aqal». L’adage signifie, en d’autres termes, que pour croire neuf Algériens, il faut nécessairement écouter (ajouter) un dixième.
Il faut absolument aussi se rendre à l’évidence que le Royaume du Maroc, qui a été combattu pendant 45 ans, sur tous les terrains, a réalisé, en dépit de l’effort engagé pour préserver son intégrité territoriale, des avancées notables dans tous les domaines, dont le secteur industriel (construction automobile, à hauteur de 60 pour cent le taux d’intégration, aéronautique, chemins de fer, agriculture, tourisme, banques, ports…). Il est leader au Maghreb dans plusieurs domaines, en s’assurant en premier lieu, son autosuffisance en matière de plusieurs produits alimentaires stratégiques.
Il ne suffira pas pour l’Algérie, sur la seule base des ressources de son sous sol, certes riche, ou sa superficie, comme étant un territoire très vaste, de revendiquer le leadership du Maghreb, dans le domaine industriel, un secteur que nous savons en faillite. Ce n’est pas non plus parce qu’elle fournit du gaz à l’Europe que l’Algérie soit « une grande puissance » et qu’elle revendique le leadership du Maghreb.
L’Algérie est aujourd’hui interpellée pour abandonner ses idéaux soi disant progressistes et révolutionnaires, qui n’ont apporté que des malheurs au peuple algérien, le discrédit arabe et international, pour renoncer à ses ambitions démesurées et anachroniques, faire de nouveaux choix réalistes afin de pouvoir s’inscrire dans les mutations et changements en cours dans le monde et dans son voisinage immédiat.
*journaliste et écrivain