Le président français vient d’offrir, via le journal «Le Monde», un joli cadeau à ses amis algériens, une occasion pour ces derniers d’oublier momentanément la nouvelle brouille créée autour de Amira Bouraoui, cette activiste du Hirak qui avait été exfiltrée clandestinement d’Alger et conduite illégalement jusqu’à Tunis, pour fuir son pays et échapper aux restrictions de ses mouvements et aux poursuites judiciaires de la justice expéditive d’Alger.
Nous comprenons aujourd’hui aisément que la normalisation avec Alger s’était faite aux dépens et au détriment du Royaume du Maroc et de ses intérêts stratégiques. Nous comprenons également les raisons pour lesquelles l’Elysée avait refusé jusqu’ici, de faire le pas que lui demandait le Maroc, celui de se positionner sur la question du Sahara, comme l’Espagne, l’Allemagne et les Etats unis.
La France voudrait donc un arrangement du dossier, qui privilégierait les intérêts de l’Algérie, lui permettrait de sortir de l’impasse dans laquelle elle est plongée aux regards du Conseil de sécurité de l’ONU, de la communauté internationale et du continent africain. L’Idée d’une «conférence internationale», sous l’égide de la France, pourrait venir bien évidemment des dirigeants algériens eux-mêmes.
L’objectif, avoué depuis longtemps par Alger en bloquant le processus de paix et en boycottant les paramètres arrêtés par De Mistura, est de rechercher une autre issue, un autre plan de règlement qui dessaisirait le Conseil de sécurité, au profit d’autres tribunes où l’Algérie, dépourvue de toute autre voie de recours, trouverait de nouveaux appuis et de nouveaux soutiens, plus particulièrement, des associations humanitaires et de la société civile, des adversaires déclarés du Royaume du Maroc.
Nous savons, au Maroc, que le processus de paix, a fait un long chemin autour du plan d’autonomie marocain, qui fait le consensus au sein du Conseil de sécurité et qui a recueilli l’adhésion de l’Espagne, ancienne puissance occupante, de l’Allemagne et des Etats unis, qui ne se contentent plus de traiter notre projet de « sérieux et crédible », mais d’ «unique solution». Il n’y a que la France qui reste cantonnée dans l’ancienne formule, remontant à 2007, qui reste une perspective sombre pour l’Algérie.
En quelque sorte, Emmanuel Macron offre une issue de sortie à l’Algérie, qui ne devrait en aucun cas recevoir l’aval et l’adhésion du Royaume du Maroc. Pour nous, le processus a été arrêté par le Conseil de sécurité. Que tous les pays épris de paix s’y associent et s’y impliquent.
*journaliste et écrivain