Si les autorités françaises se sont volontairement rétractées sur la question des visas, bien que le ministre français de l’intérieur se soit montré tout récemment intransigeant sur ce dossier, la question du Sahara demeure aujourd’hui le principal point de désaccord entre les deux pays.
Non pas que le France ne soutient pas le Maroc, mais que, bien qu’elle soit un des premiers supports au Conseil de sécurité de la proposition d’autonomie marocaine, d’autres pays, y compris dans son voisinage immédiat, soient allés plus loin que la France.
Les Etats unis ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, dans ses frontières historiques, enterrant définitivement l’option référendaire, revendiquée par les adversaires du Royaume. L’Espagne, pour sa part, a considéré l’option d’autonomie, comme l’unique issue pour le règlement de ce conflit, comme d’ailleurs l’Allemagne.
La position de la France reste malheureusement figée, depuis plusieurs années, en dépit des immenses progrès diplomatiques enregistrés au niveau international, et qui ne sont pas des moindres, d’autant plus que la France compte, avec l’Espagne, parmi les anciens pays colonisateurs du Royaume du Maroc, et donc connait le dossier.
Le roi Mohammed VI avait, dans un de ses récents discours, affirmé que désormais, le partenariat avec les pays amis et étrangers se mesurera à l’aune de leurs positions par rapport aux préoccupations fondamentales du Royaume, plus particulièrement la question du Sahara. La mise à niveau de la position française, par rapport à ses voisins du sud et de l’est, devrait surement relancer le processus de paix et lui imprimer une dynamique nouvelle au sein du Conseil de sécurité. La mise à niveau de la position de la France, restée en rade par rapport aux Etats unis, l’Espagne et l’Allemagne, favoriserait sans nul doute La validation consensuelle, au niveau du Conseil de sécurité, de la proposition d’autonomie marocaine, comme unique issue pour le règlement de ce conflit artificiel qui n’aurait jamais existé sans nos frères arabes, maghrébins et musulmans de l’ancien département français d’Algérie.
Sur ce plan, la France reste par conséquent, en retard par rapport aux ambitions du Maroc et aux évolutions que le dossier a connues au niveau politique et diplomatique, régional, continental et international, avec notamment les décisions américaine, espagnole et allemande, et l’ouverture d’une trentaine de consulats dans les provinces du sud marocaines. Le Maroc exigerait plus d’audace de la France, qui se présente comme le meilleur ami du Maroc. Le Maroc ne demande pas plus à France que de traduire ces sentiments dans la réalité.
*journaliste et écrivain