Exiger un référendum d’autodétermination, quelle que soit l’issue des négociations, menées sous l’égide des Nations unies, c’est condamner à l’avance les efforts des Nations unies et les espoirs du Conseil de sécurité de parvenir un règlement du conflit artificiel sur la question du Sahara.
De la part d’«un pays voisin et observateur», cette démarche n’est ni plus ni moins une obstruction aux efforts du conseil de sécurité, qui est ainsi enjoint de suivre à la lettre les recommandations de «la force de frappe» du Maghreb et d’Afrique, laquelle est paradoxalement incapable de pourvoir le peuple algérien en denrées alimentaires de manière régulière et permanente.
Pourquoi notre voisin de l’Est, lequel avait historiquement «conquis l’Espagne», selon Tebboune, adopte-t-elle cette démarche suicidaire ? L’Algérie reconnait la république arabe sahraouie démocratique (RASD), depuis le début de 1976, et n’accepterait en conséquence aucun autre statut pour ce territoire autre que celui que l’Algérie a choisi unilatéralement pour le règlement de la question du Sahara, qui est l’objet d’un conflit depuis 50 ans et dont l’ONU et le Conseil de sécurité sont toujours à la recherche du statut final.
Le Maroc propose l’autonomie, qui est une pratique démocratique en vigueur dans plusieurs pays démocratiques occidentaux (par opposition aux démocraties populaires soi-disant socialistes). Dans toutes ses résolutions, depuis 20 ans (2007), le Conseil de sécurité n’arrête pas de vanter «le sérieux et la crédibilité des efforts du Maroc» pour le règlement de ce conflit artificiel, crée de toutes pièces par «nos frères» algériens, dans le contexte de la guerre froide, en notant l’enregistrement tout court au bureau d’ordre de l’ONU d’une autre proposition du Polisario.
Nos «frères», malgré l’injection de fonds substantiels de lobbying aux Etats unis, pour obtenir un retour en arrière du Conseil de sécurité, et faire table rase du processus engagé depuis 2007, réclament le retour aux résolutions de 1991 et aux plans désuets et caduques, dépassés par les évènements. Ayant participé à quatre tables rondes, organisés par les anciens envoyés spéciaux du secrétaire général des Nations unies, nos «frères» algériens décident, cette fois-ci, de boycotter ce format des négociations, qui impliquait l’Algérie, en tant que partie prenante à ce conflit, comme la Mauritanie.
Aujourd’hui, l’Algérie revendique le statut de pays «voisin et observateur», qui ne serait concerné qu’à ce titre par ce conflit, bien que nos «frères» algériens abritent sur le territoire algérien des bandes de terroristes et de mercenaires, qui franchissent les frontières algériennes pour attaquer le Maroc, financent ces bandes ainsi que leur «réseau diplomatique», avec passeports algériens, parfois falsifiés (cas de Brahim Ghali), se font livrer des «reconnaissances» sur commandes, mènent une vaste campagne diplomatique, via leurs diplomates, dans toutes les tribunes mondiales, pour contester les revendications marocaines.
Ces agissements sont-ils ceux d’«un pays voisin et observateur» qui a dilapidé pour cette cause quelques 500 milliards de dollars, depuis 1975, puisés dans les ressources du pauvre peuple algérien, livré fréquemment à lui-même, y compris quand il s’agit de sa subsistance. L’Algérie qu’il y a lieu de baptiser «le pivot de la division, de la discorde, de la haine, du séparatisme» dans le monde arabe et en Afrique, veut se présenter, malgré tout, comme un pays soi-disant «rassembleur» de la nation arabe, pour récupérer une aura internationale d’antan, édifiée, grâce aux pétrodollars, sur les mensonges, la propagande, le despotisme et les injustices.
C’est en 1988 que la vérité, toute la vérité, avait éclaté en Algérie, lorsque l’armée a tiré sur une foule de manifestants pacifiques, réclamant quoi manger. Tous les pans du régime «progressiste» se sont effondrés depuis. Ni Laamamra, ni Bellani, et encore moins Tebboune et Chengriha ne pourront restaurer les vieux clichés d’un pays progressiste, animé par les seuls idéaux de la libération des peuples.
*Journaliste et écrivain