Arancha González Laya, ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, et son homologue marocain Nasser Bourita ont tenu une réunion par visioconférence pour discuter de diverses questions intéressant les deux royaumes. Les deux diplomates ont exprimé «la bonne harmonie» entre le Maroc et l’Espagne.
Sahara, assauts massifs de migrants contre les grillages métalliques hyperfortifiés à la frontière; crise sanitaire, recrudescence intense des défis communs : Nasser Bourita et Arancha González Laya ont discuté de tout, le 23 février. Le roi du Mohammed VI a décrit l’Espagne comme un «partenaire naturel» de son pays, démontrant la bonne relation entre les deux voisins méditerranéens.
Dans le cadre de leur entretien en ligne, Nasser Bourita et Arancha González ont abordé la réunion de haut niveau Maroc-Espagne qui devrait contribuer à concrétiser les accords signés entre les deux pays tout en donnant la priorité à la coopération économique bilatérale et à un plus large partenariat dans les domaines de l’industrie, du commerce, de la santé et de l’énergie, et pour faire face aux défis sécuritaires. Un événement qui sera organisé dès la confirmation d’une accalmie épidémiologique.
Lors de la réunion en visioconférence entre Bourita et González Laya, il a été clairement indiqué que les deux pays souhaitaient développer et approfondir les liens entre les deux pays pour tirer le meilleur parti du décollage économique et commercial attendu à la fin de la pandémie actuelle de coronavirus.
Le Maroc prône une stratégie globale particulièrement active en direction de l’Espagne et de l’Europe. Sans doute, les changements relatifs au dossier du Sahara et la reconnaissance américaine de la souveraine marocaine sur ses provinces du Sud poussent Rabat à constituer un enjeu de la position européenne sur la question. En Algérie, par ailleurs, où la question du Sahara est placée au centre des luttes d’influences entre les différents clans qui se disputent le pouvoir, ce dossier est utilisé par la présidence de la République et l’institution militaire afin de tenter de transcender les différents clivages, les crises et les tensions engendrées par les différentes crises que rencontre l’Algérie et avoir l’occasion de compenser leur absence de base légitime.
Lors de l’entretien Nasser Bourita et Arancha González Laya, il a également été fait référence à la grande avancée diplomatique qui est en cours concernant la situation au Sahara, dont la solution internationalement appuyée est l’autonomie sous souveraineté marocaine. Les chancelleries occidentales plaident pour le plan marocaine, surtout, à la suite de la grande poussée que cette formule a reçue avec le soutien sans équivoque de l’ancien précédent américain de Donald Trump.
Les deux chefs de la diplomatie ont également analysé diverses questions d’intérêt telles que la paix régionale et la lutte contre le djihadisme, approfondissement la lutte contre le terrorisme dans des régions clés tels que l’Afrique du Nord et la région du Sahel. Ces deux endroits présentent un intérêt considérable pour les deux pays, étant donné l’intérêt à consacrer une plus grande stabilité régionale pour éviter l’éclatement de plus de conflits et de problèmes associés tels que la migration irrégulière.
Une mention spéciale a été faite à la Libye et à sa voie actuelle vers la paix marquée par les pourparlers entre les deux pouvoirs rivaux : le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh. Le Maroc a collaboré intensément pour la promotion de la pacification de ce pays d’Afrique du Nord, déchiré par dix ans de guerre civile.