L’Algérie est, à partir d’aujourd’hui, désormais neutralisée sur le dossier du Sahara marocain dont le règlement sera inconcevable en dehors de la souveraineté marocaine.
Membre permanent du Conseil de sécurité, ancienne puissance coloniale en Afrique du nord, la France apporte aujourd’hui, certes avec beaucoup de retard, sa contribution décisive et cruciale au règlement de ce dossier, en reconnaissant, comme les États-Unis, la souveraineté marocaine sur ce territoire. L’initiative marocaine d’autonomie est donc l’unique option pour le règlement de ce dossier, crée par Alger depuis maintenant cinquante ans, dans l’espoir de pouvoir s’offrir, en plus de ses deux millions de kilomètres carrés, un couloir vers l’Océan atlantique et de circonscrire le Royaume du Maroc par le sud, de l’étouffer et de le couper de ses racines et prolongements africains.
Les tables rondes, organisées par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Steffan De Mistura, doivent avoir pour seul ordre du jour, la proposition d’autonomie marocaine et les conditions de retour et de réintégration (reddition) dans le pays des populations des camps de Tindouf dans le sud-ouest algérien, des populations dont le chiffre n’excèderait pas une centaine de milliers, y compris des subsahariens, des soudanais, voire des cubains, car la population sahraouie, dans une écrasante majorité, est restée dans les provinces marocaines du Sud.
Après l’Espagne, l’Allemagne, les pays arabes dans presque leur totalité, plusieurs pays africains, l’Algérie se retrouvera, seule, pour plaider, sans auditeurs, des thèses éculées du droit à l’autodétermination, au sens voulu par Alger, alors qu’elle avait refusé au peuple algérien, tout entier, de s’autodéterminer, lors d’élections libres et honnêtes en décembre 1991, et avait tué plus de 200 000 Algériens qui dénonçaient, par tous les moyens, l’usurpation et la confiscation de leur volonté. Un influenceur algérien très connu, qui ne fait pas de cadeaux au Maroc, a admis ces derniers jours qu’en définitive, l’Algérie a récolté du dossier du Sahara, en cinquante ans, un seul gain : l’animosité à l’égard du Maroc que les Marocains n’oublieront pas de sitôt. Un autre a contesté à l’Algérie d’avoir érigé la question du Sahara en «une religion», en interdisant absolument toute voix différente ou contraire au discours officiel.
La décision de la France est fatale pour l’Algérie à plus d’un titre. La décision de Paris risque d’avoir des implications négatives sur les rapports déjà tendus entre les deux pays. La visite d’Etat du président Tebboune en France, reportée plusieurs fois, avait été fixée pour fin septembre-début octobre, bien avant la convocation de présidentielles anticipées en Algérie. Si ces dates sont maintenues, cela voudrait dire que les autorités françaises anticipent la victoire de Tebboune aux prochaines élections. Dans tous les cas, cette visite risque d’être définitivement annulée, en raison de la décision française sur la question du Sahara marocain. Rappelez-vous le chantage et la pression exercées sur l’Espagne, lorsque Madrid a «osé» défier «la force de frappe», en reconnaissant souverainement l’option d’autonomie, comme seule et unique issue pour la question du Sahara marocain.
J’imagine que la junte militaire algérienne va se sentir, comme d’habitude, touchée dans sa chaire, pour admettre l’adhésion de la France au règlement proposé par le Royaume. Aujourd’hui, Emmanuel Macron vote pour la monarchie marocaine, qui célèbre le 25e anniversaire de l’intronisation du roi Mohammed VI, pour sa stabilité et son leadership dans le monde. Il vote aussi pour la solution préconisée par le Royaume au Sahara marocain. Comme toujours, l’Algérie semble se recroqueviller sur elle-même, sans perspective, y compris au plan interne, incapable de fournir une alternative, enfermée qu’elle est dans la propagande des années soixante-dix, et dans l’exaltation des gloires du FLN, lequel a ruiné le pays et l’a conduit à l’impasse et la déroute.
-journaliste et écrivain