Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar a fait part au Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon de « la dénonciation ferme et du rejet total par le Royaume du Maroc, son peuple marocain et l’ensemble de ses forces vives, de ses propos inadmissibles et de ses actions condamnables au sujet de la question du Sahara marocain, lors de sa récente visite en Algérie ».
Le chef de la diplomatie marocaine qui a rencontré, lundi à New York, Ban Ki-moon a remis à ce dernier une lettre « détaillant les protestations officielles du Gouvernement marocain au sujet de ses déclarations inacceptables et de ses agissements inadmissibles durant sa récente visite dans la région ».
Selon un communiqué du ministère des affaires étrangères et de la coopération, la visite de Mezouar à l’ONU est intervenue sur instruction du Roi Mohammed VI.
Dans sa lettre, le gouvernement marocain estime que les propos du 1er fonctionnaire de l’ONU et ses « agissements sont incompatibles avec les responsabilités et la mission de Secrétaire général qui l’astreignent à un devoir d’objectivité et d’impartialité et au respect du référentiel établi par les organes de l’ONU ».
La lettre revient sur le terme « occupation » utilisé par Ban Ki-moon pour qualifier la présence du Maroc dans son Sahara, la qualifiant d’une « ineptie juridique et une erreur politique grave ». En effet, rappelle le communiqué, « aucune résolution du Conseil de Sécurité n’a utilisé une telle terminologie. L’emploi de cette référence constitue ainsi une insulte au peuple marocain et à une Nation qui a consenti de lourds sacrifices pour recouvrer progressivement son indépendance et défendu son intégrité territoriale ».
De même, poursuit la lettre, « le recours au référendum évoqué pour résoudre ce différend régional a été balayé par l’histoire et écarté par le Conseil de Sécurité. Le document rappelle, à ce sujet, que depuis 2004, « le Conseil plaide exclusivement pour la recherche d’une solution politique négociée, sur la base +du réalisme et de l’esprit de compromis+ ».
« Les tentatives inacceptables de travestir le statut de la zone à l’est du dispositif de défense, ainsi que le traitement sélectif et l’attitude complaisante à l’égard de la situation humanitaire dans les camps de Tindouf ont été également évoquées », indique le communiqué, ajoutant que M. Mezouar a réitéré, lors de cette réunion, « l’urgence pour le Secrétaire Général de ne pas verser dans les tentatives dévoilées et visant à s’attaquer à l’initiative marocaine d’autonomie qui garde toute sa prééminence dans les résolutions du conseil de sécurité ».
« Il lui a été demandé de clarifier publiquement ses positions pour restaurer un climat de confiance et de respect mutuel », précise le communiqué selon lequel, « au lieu de respecter les engagements exprimés lors de cette réunion, le communiqué publié par le secrétariat général rajoute à l’offense initiale, un nouvel outrage au peuple marocain qui n’avait fait qu’exprimer spontanément son rejet face à tant de dérapages et d’irresponsabilités ».
« le Royaume du Maroc s’indigne de voir le Secrétaire Général contester le droit légitime et démocratique d’un peuple et de ses forces vives, à exprimer librement ses opinions et ses réactions », souligne la même source, en s’interrogeant « en quoi l’exercice d’un droit individuel et collectif consacré par la Constitution marocaine constituerait-il une offense à la personne du secrétaire général, surtout lorsqu’il s’agit d’une réaction fondée à des propos et des actes qui touchent profondément chaque citoyen marocain du nord au sud ? ».
« Comment peut-on à ce niveau de responsabilité réduire l’Organisation des Nations Unies à l’affect personnel du secrétaire général ? », s’interroge encore le communiqué en soulignant que face à cette « dérive dangereuse », le Gouvernement du Royaume du Maroc à décidé les mesures immédiates suivantes, à savoir « une réduction significative, dans les jours qui viennent, d’une grande partie de la composante civile et plus particulièrement le segment politique de la MINURSO, l’annulation de la contribution volontaire qu’accorde le Maroc au fonctionnement de la MINURSO et l’examen des modalités de retrait des contingents marocains engagés dans les Opérations de Maintien de la Paix », conclut le communiqué relayé par la MAP.






