Djaffar Lakhdari, membre du Collectif de la société civile, a secoué le plateau de l’émission «Café Presse Politique» avec quelques vérités tonitruantes sur la question du Sahara.
«Le Maroc ne transigera jamais sur la question du Sahara, ce que l’on veut pas comprendre. Je ne le répéterai jamais assez, ce n’est pas le Makhzen, c’est le Maroc, ce sont les forces politiques marocaines, de la gauche jusqu’à la droite, et pour de bonnes raisons», a indiqué Djaffar Lakhdari, membre du Collectif de la société civile, dans une émission diffusée sur la station algérienne Radio M, le 20 novembre, animée par l’ex-correspondant de TV5 Monde et de Reporters sans frontières (RSF), Khalid Drareni, devenu symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie.
«Le Maroc considère le Sahara comme étant partie intégrante de son territoire. C’est un pays qui a été morcelé, démembré. C’est une histoire particulière» a ajouté M. Lakhdari, précisant que «la politique qui a été engagée sur cette affaire [par le régime algérien] est un fiasco complet, un fiasco militaire, un fiasco diplomatique et un fiasco politique.»
M. Lakhdari a également souligné que le discours officiel algérien qui paraît s’inscrire dans le sens du maintien de la ligne référendaire ne saura résister à la réalité des faits, puisque de nombreux indices augurent que «l’organisation d’une consultation de la population ne sera jamais possible» puisque les différents échecs à l’organisation de ce référendum sont peut-être le signe que ce mode de règlement n’est pas le plus approprié. «Un recensement effectué par les Espagnols en 1975, dénombrant 75 000 personnes, sert de base à l’élaboration des listes électorales. C’est une portion minuscule qui peut permettre toutes les manipulations.»
L’activiste algérien a par ailleurs déploré que cette question (du Sahara) empêche la construction maghrébine. «Cette question doit trouver une solution, il y va de l’intérêt stratégique même de l’Algérie», a-t-il alerté, ajoutant que le règlement de ce dossier doit se faire «dans un cadre maghrébin», et qu’il ne soit plus être placé au centre des luttes d’influences.
Ihsane El Kadi, le directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, visage fermé, s’est contenté dire que le Polisario «est faible, il subit les coups, et avec lui les Algériens». Il a également indiqué que la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a appelé «les parties» au conflit du Sahara à reprendre les négociations «sans conditions préalables et de bonne foi» est un grand échec pour Ramtane Lamamra, surtout parce qu’elle a été votée par «des amis» de l’Algérie.