Donald Trump, a annoncé, en 2020 à pareil jour, qu’il avait signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. «La proposition sérieuse, crédible et réaliste du Maroc sur le plan d’autonomie est la seule base pour une solution juste et pérenne afin d’assurer paix et prospérité !», a-t-il écrit. Le Maroc a récolté le prix d’une action persévérante de sa diplomatie, qui travaille à l’affermissement de ses acquis.
C’est une fake news répétée et martelée sans que ses propagateurs (dont l’agence AFP) songent à la corriger : «Le président Donald Trump, en décembre 2020, a reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, [en contrepartie] d’une [normalisation] des relations du Maroc avec Israël.». En contrepartie ? Point du tout. Il ne faut pas s’y tromper, aujourd’hui comme hier, et plus encore aujourd’hui qu’hier, dans toutes ces explications qui commencent, dans les interprétations qui peuvent se succéder, les mots de l’ancien ambassadeur américain au Maroc David Fisher étaient d’une clarté inouïe : «le président Trump a reconnu l’inévitable et formulé l’évidence : cette région est marocaine et le Maroc a la seule solution fiable et durable pour résoudre le destin de ce territoire».
Puisqu’il faut détailler, démontrer, Rabat est toujours aux petits soins, avec sa verve ingénieuse. «La reconnaissance du Sahara par les États-Unis ne s’est pas faite du jour au lendemain. C’était une construction au fil des années menée avec les administrations américaines successives. Aujourd’hui, nous avons simplement explicité les fondements de cette position» : le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, jubilatoire, pose les faits, rappelle les constances : «Les Marocains sont prêts à tout pour défendre leur intégrité territoriale. Le Maroc a une cause nationale. Le Maroc a aussi un attachement à la paix au Moyen-Orient. Mais l’un n’est pas aux dépens de l’autre».
En Algérie, 2021 était une année terrible diplomatiquement. La périlleuse condescendance d’une seule politique pour des passions belliqueuses ou des ambitions indéfinies aura compromis pour longtemps les destinées d’un voisin taxé d’impuissance et de complotisme sauvage. Le régime algérien, confronté à une situation intérieure difficile, est devenu un puéril manège de partis, de fractions départis, de sectes en lutte, de compétitions subalternes, de représailles, d’intrigues vulgaires, établi sur une diplomatie livrée à tous les hasards d’une inexpérience agitatrice. Accusations, interpellations, discussions vaines, se succèdent en l’absence d’efforts sérieux et finissent par créer une sorte d’anarchie où de véritables vétilles sont élevées à la hauteur de questions politiques, où les passions de parti se déploient avec une animosité incandescente, où l’on agite tout sans réflexion et sans prudence.
Les États-Unis ont largement adopté une «nouvelle carte officielle» du Maroc intégrant le territoire du Sahara. Un consulat virtuel destiné à renforcer les échanges bilatéraux, a aussi été créé, et une enveloppe de trois milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), débloquée par la Banque américaine de développement (DFC) pour le soutien financier et technique de projets d’investissements privés au Maroc et en Afrique subsaharienne, a été mise à disposition. Quelque 818 millions d’euros de la DFC pour l’entrepreneuriat féminin dans la région ont été annoncés également.
Cette succession d’événements a été sentie comme une défaite majeure pour les caporaux algériens. En plus de rompre les relations avec Rabat, Alger a demandé le retrait de forces marocaines de la zone tampon de Guerguerat dans la région «pour faciliter une relance d’un règlement». À Rabat, la seule réaction à cette annonce fut un haussement d’épaules plein de dédain.
En septembre, le chef de la diplomatie marocaine, qui s’est exprimé à l’assemblée générale annuelle de l’ONU via une vidéo préenregistrée, a terrassé la propagande algérienne : «le calme règne aujourd’hui au Sahara». Évoquant de récentes élections générales au Sahara avec «une participation record», Nasser Bourita a estimé qu’elle «prouvait que les habitants du Sahara marocain sont très attachés à leur intégrité territoriale au sein du Maroc». L’Algérie, «responsable de la création et de la poursuite de ce conflit», doit «endosser pleinement ses responsabilités», a-t-il ajouté, réclamant qu’Alger arrête de protéger «un groupe armé séparatiste en violation flagrante du droit international humanitaire», allusion aux séparatistes du Front Polisario soutenus par la junte algérienne.
Fin novembre, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a apporté un soutien appuyé au plan du Maroc, qu’il a jugé «sérieux» et «crédible», pour le Sahara. «Le secrétaire d’État a souligné que nous continuons de considérer le plan d’autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste, porteur d’une approche qui peut potentiellement satisfaire les aspirations du peuple du Sahara occidental», a déclaré son porte-parole Ned Price à l’issue d’une rencontre entre Antony Blinken et son homologue marocain Nasser Bourita à Washington. Les deux hommes ont «exprimé leur ferme soutien» au nouvel émissaire de l’ONU Staffan de Mistura, chargé d’un difficile processus de négociations, selon le communiqué américain.
Fin juillet, le secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood a affirmé que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, restait «inchangée», au cours d’une visite dans le royaume. «Les changements que vous auriez pu percevoir se situent dans l’énergie déployée afin que le processus onusien produise des résultats», a-t-il ajouté.
Le 6 novembre, le roi Mohammed VI, tranche définitivement : «Le Sahara n’est pas à négocier». «Si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificie », a poursuivi Mohammed VI dans ce discours prononcé à l’occasion du 46e anniversaire de la Marche Verte vers le Sahara. Jamais le Maroc n’a pas été aussi déterminé à défendre son intégrité territoriale.
Dans son discours, le roi s’est félicité de la décision de l’ancien président Donald Trump, en décembre 2020, de reconnaître la souveraineté de Rabat sur le Sahara et de la reprise des relations du Maroc avec Israël. «Elle est le corollaire naturel de l’appui constant des administrations américaines antérieures et l’illustration de leur apport constructif au processus de règlement de la question du Sahara», s’est-il réjoui.