Né le 13 mars 1968 à Birine, petite ville algérienne, Said Bensedira, qui attaque le royaume du Maroc et ses institutions sur les réseaux sociaux, est enrôlé en tant qu’informateur des services de la sécurité militaire algérienne à la fin des années quatre-vingt, qui avait l’habitude de recruter dans les milieux universitaire et journalistique, confie à Barlamane.com, un ancien compagnon de Bensedira.
Recruté pour son affiliation tribale notable par le DRS, Said Bensedira ne montre aucune qualité à dresser des analyses ou des évaluations de situations, de l’avis des es propres collègues et responsables, indique notre source qui précise que Bensedira est alors ce qu’on appelle « une petite main ».
Dès le soulèvement du 5 octobre 1988 qui donnera le jour à quelques années de pluralisme partisan pendant lesquelles l’Algérie subira d’énormes tensions politiques, il est mandaté pour exécuter des missions de surveillance commanditées par l’ex-DRS. Sous couvert de journalisme, Bensedira allait espionner activement syndicats d’étudiants universitaires, collègues journalistes, politiciens, dirigeants communautaires, mais également des gens ordinaires. C’est son ex-compagnon au DRS, Karim Moulai, qui le révèle en 2010, alors qu’il était demandeur d’asile en Ecosse, à la télévision écossaise. Tous les moyens sont utilisés pour infiltrer différentes cibles des services : chantage, corruption, intimidation etc.
« Ces gens, alors qu’ils étaient secrètement intégrés aux milices armées du DRS, ont commis des viols et des exécutions sommaires de citoyens innocents pendant les années 90 ! », avait alors affirmé Karim Moulai.
Bensedira qui prétend avoir des sources parmi les renseignements marocains en parle, publiquement sur Youtube. Il confirme que l’une de ses premières opérations pour le DRS, a été d’infiltrer une mosquée que les services de renseignements pensaient appartenir à une cellule extrémiste dans le quartier de Belcourt à Alger. Il se glorifie, également, d’avoir découvert une réserve d’armes dissimulée dans la mosquée. Néanmoins, des témoins à l’époque, avaient accusé le DRS d’avoir placé les armes dans le but d’encercler la mosquée « Et il est fort probable que Bensedira lui-même les ait plantées. » dira Karim Moulai.
Aujourd’hui, Bensedira se présente comme une star du net et continue de s’attribuer une carrière de journaliste dans les années 90. Pourtant aucun article de presse ou reportage ne peut être retrouvé à son nom dans les principaux journaux algériens de l’époque, relève notre source.
Par contre, de son propre aveu et selon des témoins, il est impliqué dans le tristement célèbre triangle de la mort d’Alger, en tant que supplétif du Centre Territorial de Recherche et d’Enquête de Blida relevant du DRS, sous le commandement du général Djabbar Mhenna. Lui et ses collègues, déguisés en islamistes barbus, y auraient organisé des points de contrôles secrets et exécuté des raids nocturnes dans les villages – comme l’a avoué en riant Bensedira lui -même – pour traquer des terroristes ou des « lapins ». Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que des civils ont été ciblé par ces opérations.
Ses tristes faits d’armes sont nombreux, tel qu’il les énumère : membre fondateur de la façade politique du DRS connue sous le nom de RND (Rassemblement national démocratique) créé en février 1997 par les généraux de l’armée pour que le DRS contrôle la vie politique en Algérie, maillon actif dans le trucage d’élections en Algérie… Après son rôle dans de nombreux scandales politiques, affecté par la pression croissante due à la lutte pour le pouvoir au sein de l’armée, Bensedira a compris qu’il pouvait à tout moment être sacrifié et passer par la case prison. Il quittera donc l’Algérie.
Suite à des poursuites en justice qui l’atteignent comme celle de 1998, par des citoyens lambda pour fraude, menaces de mort, dont certaines pour ses besoins personnels comme pour contraindre cet Algérien à lui céder un terrain situé à Tipaza, le DRS l’exfiltre en 1999 à Mascate, capitale d’Oman. Il bénéficiera de la couverture de consultant média dans un organe du Conseil de coopération du Golfe.
S’estimant sous-payé et sous-valorisé, fin 2012, Bensedira fuit à Londres, s’installe à Ilford et demande l’asile politique avec l’aide de certains journalistes transfuges ayant travaillé par le passé pour le DRS.
Jouant sur deux tableaux pour s’attirer des sympathies du public, il annoncera bien plus tard que le principal objectif de sa venue à Londres était d’œuvrer à l’unification des mouvements d’opposition politique algériens. En réalité, il est en guerre contre la plupart des personnalités de l’opposition, note notre source.
Dès lors, Bensedira sévira sur les réseaux sociaux. Il menace à qui veut l’entendre de révéler des données privées sur des individus, certifiant détenir tous les ‘’dossiers’’ sur un large panel qui inclut aussi bien des citoyens algériens, des ministres, Tebboune, le Président de la République, que d’autres pays, particulièrement le Maroc.
Désormais influenceur sur les réseaux sociaux, il va tenter d’étendre son champ d’action et accumuler les échecs.
Ainsi il va tenter d’intégrer sans succès Al Magharibiya, la chaîne de télévision basée à Londres appartenant à Oussama Madani, fils d’Abassi Madani, l’ancien dirigeant du FIS dissous, décédé en exil au Qatar.
Ensuite, le propriétaire du journal Ennahar, Mohamed Moqaddem dit Anis Rahmani, aujourd’hui emprisonné pour fraude et chantage, avait couru à son secours et a contribué financièrement au lancement de son blog « Flash Disk », lui apportant conseils et assistance pour aménager un studio et lancer sa web TV appelée BFN, créée le 27 Aout 2020 à Londres. Un tel soutien permettait à Rahmani de diffuser ce qu’il ne pouvait sur son propre media : comme tenter de détruire les « adversaires politiques » de ses parrains, à savoir Said Bouteflika et le clan présidentiel… avec en ligne de mire le puissant chef des Armées et Vice-Ministre de la Défense. C’était sans compter sur la naissance du Hirak qui allait enterrer ce projet. Avec la chute du clan Bouteflika, le financement qui lui était dévolu, va être coupé. Bensedira et Rahmani tenteront en vain d’offrir leur service à feu Ahmed Gaid Salah, ex-chef d’Etat-Majorde l’Armée algérienne.
Bensedira va également être pris en charge par les enfants du Général Larbi Bennacer, dont l’un, Toufik est à la tête de plusieurs sociétés de produits pharmaceutiques et dont l’autre, Boualem, n’est autre que le Colonel Hamza des services de renseignements extérieurs algériens, installé un temps en qualité de consul à Alicante. C’est d’ailleurs ce dernier qui alimentait Bensedira en informations et dossiers classés secret défense sur ce qui se passait au sein de l’armée et des missions menées par les services de renseignements algériens, affirme la source de Barlamane.com.
Le style de Bensedira ne se démentira jamais : anecdote, voyeurisme, délation, harangue, insulte et menace. Affublé du qualificatif de plumitif, Bensedira déclare publiquement qu’il est homme politique pro-régime militaire en Algérie, et soutient que la solution militaire est la seule option aux problèmes de l’Algérie.
Reprenant le credo de feu le général de l’armée Mohamed Lamari qui se disait prêt à sacrifier 3 millions d’Algériens pour sauver son régime militarisé, lui, Bensedira, irait encore plus loin, déclarant qu’il serait en faveur de la même politique quand bien même elle nécessiterait de tuer 10 ou 20 millions d’Algériens !
Ce qui lui vaudra le lancement d’une pétition internationale afin de le trainer en Justice pour menaces de mort et appel au génocide !
En janvier 2020, les services de sécurité vont démanteler un réseau spécialisé dans le chantage et l’escroquerie que Bensedira dirigeait. Un mandat d’arrêt international est dès lors lancé contre lui par le juge d’instruction du tribunal de Bir Mourad Rais (Alger).
Sa vie devient un long exil, coupée de tout. Il ne reste de lui qu’une image d’égotique né, mégalomane, qui parle de lui-même à la troisième personne, et tutoie les personnalités politiques sans les connaître. Habitué à frauder avec une facilité déconcertante, Bensedira n’hésite pas à s’approprier la paternité des documents datant de 2014 et diffusés par le hacker Chris Coleman, affirmant avoir infiltré lui-même les serveurs des services secrets marocains…