Le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, cité dans le scandale « Panama Papers », constitue un embarras pour Alger qui s’apprête à recevoir le Premier ministre français Manuel Valls accompagné d’une forte délégation.
Selon la radio RTL, le ministre est au cœur des négociations avec les groupes français, dont il est très proche. À de nombreuses reprises, il a pris publiquement la défense d’entreprises françaises soupçonnées d’évasion fiscale.
« On va donc avoir un gouvernement français qui affiche sa détermination à lutter contre la fraude fiscale le lundi et qui, le dimanche, rencontre et négocie avec des hommes ‘soupçonnés’ de fraude », écrit la radio française RTL, ce mardi, en évoquant le sommet algéro-français qui aura lieu les 9 et 10 avril à Alger.
« Emmanuel Macron, par exemple, a prévu de faire le voyage à Alger. Il était convenu, jusqu’à lundi, qu’il rencontre son homologue (Bouchouareb). Il était même possible que les deux ministres signent des accords commerciaux ou de partenariat », ajoute RTL qui explique « comment le scandale s’invite dans le voyage de Manuel Valls en Algérie ».
Selon les « Panama papers », ces 11,5 millions de documents mettant en cause 12 chefs d’Etat, 140 personnalités politiques et autres personnes accusés d’évasion fiscale, le ministre algérien Bouchouareb, est le seul détenteur, depuis juillet 2015, d’une compagnie domiciliée au Panama, du nom de Royal Arrival Corp.
À travers cette société écran, Bouchouareb détient un compte en banque en Suisse, à la NBAD Private Bank SA. Cette société est gérée par le biais d’une autre compagnie détenue par le ministre algérien, du nom de Compagnie d’étude et de conseil (CEC), celle-ci basée au Luxembourg.