En moins de 48 heures, le récit d’un couple «qui enquête sur la corruption et la répression au Maroc», croient prétendre certaines parties hostiles à Rabat, s’est effondré de manière spectaculaire malgré une certaine complaisance médiatique à l’étranger. Les deux Filali ne sont désormais qu’un troll haineux voulant profiter d’un séjour permanent en France.
Le scandale des Filali prend de l’ampleur, depuis les révélations sur leurs saillies haineuses sur les réseaux sociaux, pour beaucoup à caractère raciste et antisémite. Maintenant, c’est le magazine panafricain Jeune Afrique, qui en parle. «De nombreuses zones d’ombres planent sur leur parcours : leur choix de s’installer en Chine, les pressions et menaces qu’ils disent subir, ainsi que certaines de leurs prises de position — notamment sur les juifs», a-t-on mentionné. Selon nos sources, les organisations de lutte contre le racisme, les associations juives – et les pouvoirs publics – ont été interpellés sur le cas du couple Filali, qualifiés de «faux demandeurs d’asile» et de «faux réfugiés».
Adnane Filali, rappelle le magazine, ne cache pas non plus ses sympathies pour le Hezbollah, dont le Youtubeur, qui a grandi à Rabat, écrit sur Facebook en 2015 que «c’est l’une des seules armées libres et justes sur cette planète, avec l’armée iranienne». «Sur d’autres photos exhumées après leur demande d’asile, on voit le couple posant en faisant le geste de la quenelle, popularisé par le comédien controversé Dieudonné et associé à une gestuelle antisémite», a-t-on indiqué.
«Autant de points qui gagneraient à être clarifiés, et sur lesquels le couple d’influenceurs a jusqu’alors refusé de s’expliquer», note, à juste titre, Jeune Afrique. En France, les instances de détermination du statut d’asile réclament un récit cohérent à dates précises, et les Filali n’en disposent pas. En cas du rejet de leur demande d’asile, les deux individus seront invités à quitter le territoire français en plus de se voir notifier un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière. «L’exclusion d’une personne de la protection internationale constitue une exception au droit de toute personne de chercher asile et de bénéficier de l’asile devant la persécution. Les clauses d’exclusion existent car les agissements de certaines personnes sont si graves qu’elles ne méritent pas une protection internationale. De plus, le cadre juridique de l’asile ne doit pas constituer, dans ces cas, une protection permettant aux criminels d’échapper à la justice», énonce clairement L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Pendant ce moment, l’agitateur Ali Lmrabet, un des promoteurs du cas de ce couple, cherche à éteindre l’incendie, avec des arguments toutefois problématiques et capillotractés. Non seulement Lmrabet cautionne leur antisémitisme, mais il affirme également que, «des réfugiés qui tant qu’ils ne se trouvaient pas sur le sol de la république française n’avaient pas à être soumis au langage prude des Français dont beaucoup de grands-parents sont coupables d’avoir signalé à la Gestapo et à la police française de Vichy leurs voisins juifs», allant même jusqu’à accuser Éric Zemmour (qui est juif) d’antisémitisme» car «il assure que Vichy a sauvé des juifs français et que Dreyfus n’est peut-être pas innocent».
Une réaction qui suscité l’ire de ses suiveurs. «Vous avez tellement travaillé autour d’un seul sujet depuis des années, qu’on se demande si vous êtes capables aujourd’hui de pouvoir analyser réellement les choses sans vos œillères…la crédibilité se perd quand l’acharnement semble maladif plus que révolutionnaire», a écrit l’un d’eux.
La jurisprudence française réserve la qualité de réfugié à des personnes persécutées par les autorités publiques ou officielles du pays d’origine. Or, le couple Filali, qui a quitté librement le Maroc en 2017, n’a jamais été dérangé et ses craintes sont infondées. Logiquement, l’Ofpra conclurait lors de l’instruction de leur dossier qu’«aucun élément n’atteste la réalité des faits allégués» ou qu’«aucun élément déterminant ne permet de considérer les faits comme établis et les persécutions comme fondées.»