La Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN) dont l’un des cargos est retenu au port de Brest, une ville portuaire en Bretagne, au nord-ouest de la France, depuis le vendredi 29 octobre 2021, a déclenché un véritable scandale qui fait couler beaucoup d’encre en France, et pour cause, des salaires impayés, rapporte le média Algériepartplus.
La même source révèle qu’il s’agit du cargo Saoura qui avait accosté au 3ème éperon, à Brest (Finistère). « Reçu par les consignataires Blue Water Shipping, le cargo (pas de cargaison et des conteneurs vides à bord) était venu faire une escale de routine, pour se ravitailler en eau et vivres, et devait reprendre la mer pour le Canada », apprend le quotidien régional français Ouest- France, l’un des plus gros tirages de la presse française.
Le navire algérien n’a jamais pu reprendre la mer pour poursuivre sa traversée pour la simple raison qu’il a été mis en détention par le Centre de Sécurité des Navires (CSN) de Brest « en raison de salaires impayés à l’équipage », selon la même source. La société étatique algérienne la CNAN a déclenché les foudres des autorités françaises et d’une association spécialisée dans la « défense de la mer, des marins, de la faune et de la flore marine » à l’image de l’association Mor Glaz qui a publié un communiqué virulent dans lequel elle accuse la CNAN et l’Etat algérien de ne pas payer « les marins qui sont embarqués à bord de ce navire depuis trois voire six mois pour certains », pointe Mor Glaz dans son communiqué cité par Ouest-France.
L’ association qui milite pour dénoncer toutes les dérives dans le transport maritime rapporte que le navire algérien aurait déjà dû réparer plusieurs défauts techniques avant appareillage, comme l’installation de ballastage et de jaugeage, la remise en état du LRIT (système d’identification et de suivi des navires à grande distance) qui est en panne, mais aussi la mise aux normes des conditions de vie des 22 marins à bord :manque de draps, d’oreillers, de taies d’oreillers, de couvertures de lits, et bien d’autres.
Le navire algérien le Saoura se retrouve retenu par le Centre de Sécurité des Navires (CSN) de Brest. Le média fait savoir qu’en France, les centres de sécurité des navires sont des services spécialisés de la Direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest (DIRM NAMO). Ils sont chargés de l’inspection des navires, ils participent à la sauvegarde de la vie humaine en mer et à la prévention de la pollution par les navires.
Ils ont pour tâche principale la visite des navires français et étrangers en vue d’assurer le respect des conventions internationales ou des règlements nationaux et la délivrance des titres de sécurité nationaux et internationaux.
A en croire Ouest-France, le navire algérien Saoura était déjà venu au port le 1er janvier 2018 pour intervention sur un groupe électrogène ». Le Saoura avait été construit en Chine sous le nom de Clipper Gemini, long de 119 m, large de 20, il a une capacité de charge de 11 131 m3 et peut empiler 681 conteneurs. Il appartient à la compagnie nationale CNAN Nord Spa, filiale de CNAN group Spa. Créée en 2005, elle dispose d’une flotte de sept cargos polyvalents, et emploie 263 personnes, dont 167 marins et 96 autres salariés. Depuis de nombreuses années, la CNAN se trouve dans une situation financière inextricable en raison de ses déficits et de sa très mauvaise gestion. Mais depuis le début de la pandémie de la COVID-19 en 2020, la CNAN est l’une des entreprises publiques qui a enduré les plus grosses pertes financières. Aujourd’hui, la CNAN risque tout bonnement la faillite faute d’un sérieux et rigoureux plan de relance.






