Le quotidien espagnol El Mundo a publié dans son édition dominicale de dimanche 2 avril un reportage sur les agissements d’un certain A. Berkani qui se dit protecteur des mineurs non accompagnés marocains errant dans les rues de Sebta, mais qui en réalité leur offre de la drogue avant de commettre des abus sexuels sur eux.
Le journaliste Lucas de La Cal, qui a récemment passé une journée entière avec ces gamins qui sniffent de la colle, boivent de l’alcool et qui ont choisi comme abri l’ancienne station ferroviaire de la ville, raconte comment ce prétendu « protecteur » exploite l’innocence des ces enfants. Une situation qu’il a dénoncée auprès du Parquet des Mineurs de la ville mais qui, deux semaines plus tard, a constaté que rien n’a été fait et que les autorités judiciaires préfèrent « regarder ailleurs ».
Dans son reportage, le journaliste donne la parole à ce violeur d’enfants. » Je protège ces enfants. Je m’occupe d’eux. Et si je n’étais pas là, ils n’auraient même pas de quoi manger », se défend cet individu qui, selon l’auteur du reportage publié sous forme de chronique dans El Mundo, ne fait, en réalité, que les droguer en leur procurant de la colle, pour ensuite abuser d’eux sexuellement.
La quarantaine, A. Berkani, originaire de Berkane, d’où son surnom, dit avoir « parcouru le monde travaillant dans les vergers et dans la construction, depuis Almeria jusqu’au Chili et au Brésil ».
« Moi j’aide les enfants et je leur conseille comment faire pour se cacher dans les camions transportés à bord de bateaux ferry qui traversent le Detroit de Gibraltar », a-t-il confié au journaliste d’El Mundo. Il reconnait que c’est lui qui procure de la colle aux enfants, affirmant, tout en souriant, que s’ils ne se comportent pas bien avec lui, il les prive de leur dose de drogue.
Selon ce journaliste, ces enfants âgés entre 11 et 14 espèrent se rendre en France et l’étape de Sebta n’est qu’une escale en attendant de voir leur rêve réalisé, celui de mener « la belle vie à Paris ».
Ces enfant, souligne le journaliste, sont tous entrés à Sebta cachés parmi les 10.000 porteurs et femmes-mulets qui traversent quotidiennement le point de passage du Tarajal, ou avec leur propre passeport.
Lucas de La Cal décrit comment la police locale de Sebta, se contente de faire un tour à la tombée de la nuit prés du lieu où ces enfants vivent, sans les inquiéter ni leur demander quoi que ce soit. Il se dit révolté de lire dans un quotidien local que la Conseillère des affaires sociales dans le gouvernement autonome de Sebta, Adela Nieto, a affirmé que sa ville « exerce proprement la tutelle sur ces mineurs ».
« Dur de lire que le gouvernement autonome a consacré plus de 5,2 millions d’euros à l’intervention sociale pour assurer des meilleurs conditions de vie à ces enfants alors qu’au même moment on observe comment A. Berkani regarde, touche tout ceux qui se trouvent dans la rue », a conclu le journaliste en faisant allusion aux attouchements et abus sexuels pratiqués par cet individu sur ces enfants.