Le nombre d’individus originaires de Sebta ou de marocains résidant dans ce préside occupé ayant rejoint les rangs de Daech en Syrie s’élèverait à 90, dont 40 ont perdu la vie ou sont portés disparus.
C’est ce que révèle le Pr. de Sociologie de l’Université de Grenade (UGR) Carlos Rontomé dans une étude intitulée « Radicalisation et jihadise à Sebta ».
Dans son étude, Rontomé décrit Sebta comme une ville « avec une population divisée en deux groupes ethnico religieux », chrétiens et musulmans, et dans laquelle, « les dynamiques et les conflits sociaux ont une forte composante religieuse et identitaire ». Selon cet académicien, Sebta a connu, au cours des dernières années, « une croissance significative des réseaux d’endoctrinement et de recrutement de jihadistes », une situation qui, explique-t-il, constitue un « risque potentiel pour la coexistence pacifique des citoyens de Sebta et aggrave la discrimination sociale déjà existante ».
Rontomé, cité samedi par le site d’El faro, rappelle que le processus de radicalisation d’une partie de la population musulmane de Sebta a commencé au début des années 80, ne constituant à l’époque qu’une minorité peu visible du point de vue social et politique. Ce n’est que durant les dernières décennies, que des mouvements religieux de nature rigoriste sont apparus dans cette ville au détriment d’associations et communautés plus proches du rite malékite propre au Maroc, a-t-il encore rappelé.