L’Ordre des avocats de Casablanca et le Laboratoire de recherche en management des organisations (LAREMO) ont organisé, le 21 novembre, une journée d’étude pour discuter et évaluer les efforts déployés pour opérationnaliser les modalités de la stratégie nationale de l’immigration et de l’asile et discuter de diverses questions relatives à la migration et aux migrants. Barlamane.com y était présent.
Les transformations sociales, politiques et mondiales appellent une évolution permanente du droit humain et social, visant à adapter et renforcer leur fonction protectrice en faveur des migrants. Les intervenants durant cet événement ont souligné que la question des migrations internationales est placée à un des points d’articulation du global et du local, d’où sa forte charge symbolique et politique, quel que soit, d’ailleurs, le lieu du globe concerné par ce sujet.
Les termes de migration, de flux migratoires ou de populations migrantes incarnent insuffisamment les rapports à l’espace, souvent complexes, tels les lieux de départ, d’arrivée, d’installation, mais aussi de passage et de transit. Ils affirment que le droit de sortie s’appuie sur de nombreuses conventions et textes internationaux (déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, convention de Genève de 1951 élargie par le protocole de New York de 1967 sur l’asile, textes de l’OIT sur le droit du travail, etc.) a fait de celui-ci un droit universel, considérant le droit à la migration parmi les droits de l’homme du XXIe siècle.
Hassan Birouaine, bâtonnier du barreau de Casablanca, a déclaré en marge de cet événement que l’organisation de cette manifestation incarne «l’ouverture» de l’Ordre des avocats de Casablanca sur les actualités nationales, cinq ans après le lancement de la stratégie nationale de l’immigration et de l’asile, destinée à favoriser «une intégration sociale réussie des migrants en concertation avec les institutions publiques concernés par la dimension migratoire.» M. Birouaine a salué la présence du ministère de l’Intérieur dans cette manifestation qui a créé la Direction de la migration et de la surveillance des frontières.
L’avocat a déclaré que « la question migratoire est un élément central de la scène politique marocaine, ancrée dans l’approche sécuritaire du Royaume. » Dans ce contexte, ajoute-t-il, la sécurisation de la question migratoire pour le Maroc détermine un renforcement du contrôle des flux surtout dans la région du Sahel. » M. Birouaine, tout en saluant les efforts du Maroc dans ce domaine, indique par la même occasion que « le prisme sécuritaire ne constitue pas le seul instrument avec lequel aborder un phénomène kaléidoscopique comme la migration », précisant que « le volet humanitaire de ces politiques ainsi que les mesures principales la composant concernant les associations de défense des droits, telle la Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et la Délégation Interministérielle aux Droits de l’Homme, appelant à plus de concertation entre ces organismes».
Saïd Mdarbi, chef du département Techniques de management à l’École supérieure de technologie de Casablanca (ESTC) et directeur du Laboratoire de recherche LAREMO, déclare que le sujet de la migration concerne des individus souvent « privés de droits civils », mentionnant que les migrants «proviennent principalement des pays périphériques de la planète.»
M. Mdarbi souligne également le rôle de la migration dans le développement humain et que les politiques dans ce domaine ne doivent pas en retenir que l’aspect négatif.
Ahmed Chaouki Benyoub, délégué interministériel aux droits de l’Homme (DIDH), salue l’intérêt consacré à ce sujet par les avocats et par une fraction de l’opinion publique. Il indique que la mobilité joue un rôle dans le contexte particulier d’émergence de la migration comme un fait marqué par la persistance des structures d’inégalité économique et sociale.