Le Sénat allemand a rejeté, ce vendredi, le projet de loi considérant le Maroc, l’Algérie et la Tunisie comme des pays d’origine sûrs dont les ressortissants demandeurs d’asile déboutés par la justice devraient faire l’objet d’expulsion conformément à une procédure rapide.
Le projet de loi élaboré par le gouvernement d’Angela Merkel n’a pu aboutir à cause des 35 votes nécessaires pour obtenir la majorité au Bundestrat (chambre haute du parlement) composé de représentants de 16 Etats fédéraux que compte l’Allemagne. L’opposition constituée des Verts et de la gauche a ainsi eu raison de ce projet de loi controversé qui devrait à présent être soumis au Comité de médiation, qui agit comme intermédiaire entre les deux chambres du Parlement.
Le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maiziere, a déploré cette décision au moment où la chancelière allemande déployait tous ses efforts pour convaincre les gouvernements des trois pays d’accepter le rapatriement de leurs ressortissants en situation irrégulière, en échange d’une aide allemande.
Le Bundestag (chambre basse) avait validé, en mai dernier, l’inscription du Maroc, de la Tunisie, et de l’Algérie sur la liste des « pays sûrs « .
L’inscription de ces trois pays est intervenue surtout après les incidents du 31 décembre 2016 à Cologne où des centaines de femmes ont fait l’objet d’harcèlements de la part de migrants en particulier du Maghreb, selon les autorités allemandes.
Un total de 424 députés avaient voté en faveur de cette inscription, 143 élus avaient voté contre et trois s’étaient abstenus.
Les Verts et la gauche radicale, soutenus en cela par les associations de défense des droits de l’Homme ont justifié leur décision de voter contre ce projet de loi par les discriminations visant les homosexuels, les atteintes à la liberté d’expression et les cas de torture qui, selon eux, sont recensés dans ces trois pays nord africains.