Les premiers résultats provisoires annoncent une large victoire du Oui au référendum constitutionnel tenu dimanche 20 mars 2016 au Sénégal, rapporte l’agence de presse africaine APA, citant des médias sénégalais qui jugent ce lundi que la participation reste faible, avec un taux autour de 40%. Les résultats officiels doivent être publiés vendredi prochain.
Cette consultation populaire, proposée par le président Macky Sall, vise notamment à réduire le mandat présidentiel, avec un rétablissement du quinquennat, au lieu du septennat qu’avait fait passer son prédécesseur, Abdoulaye Wade, qui briguait un troisième mandat.
La proposition de révision de la Constitution comporte en fait un total de quinze points, qui portent notamment sur le renforcement des droits des citoyens et de l’opposition, ainsi que des pouvoirs législatif et judiciaire. Prés de 5 millions d’électeurs étaient appelés hier aux urnes.
Le camp du « oui » aurait devancé celui du « non » à Dakar et sa région et dans plusieurs villes comme Mbour (ouest), Saint-Louis (nord-ouest) ou Kaolack (centre). A Fatick (Centre), où le président sénégalais Macky Sall a voté, les réformes constitutionnelles ont été adoptées par 77 % des votants. En revanche c’est le « non » qui l’emporterait à Thiès (ouest), Touba et Mbacké (centre).
Pour ses promoteurs, « cette réforme va renforcer la démocratie en permettant, entre autres, la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique, la participation des candidats indépendants à tous les types d’élection, comme la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial ».
De leur côté , les partisans du Non, opposition et société civile, dénoncent ce projet de réforme, estimant notamment qu’il promeut l’homosexualité et remet en cause la laïcité. Il ajoutent aussi que le texte est dépourvu de son sens après l’annonce de la non application, au mandat présidentiel en cours, de la réduction de sa durée de 7 à 5 ans.
Il est vrai que Macky Sall avait promis en 2012 qu’il appliquerait cette mesure dés qu’elle serait votée. Mais depuis, le Conseil constitutionnel a émis un avis contraire, ce qui lui permettra de rester au pouvoir deux ans de plus.