Malgré l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres à un retrait des séparatistes du Polisario de la zone-tampon d’El Guergarat, ces derniers ne semblent pas prêts à coopérer. C’est du moins ce qui ressort d’un entretien accordé par le représentant du mouvement séparatiste à l’ONU Ahmed Boukhari à son organe de propagande.
Interrogé sur la situation à El Guergarat, Boukhari s’est référé à la déclaration de son chef Brahim Ghali et à ses rencontres le 17 mars dernier à New York avec Antonio Guterress, et le 20 mars avec le Président du Conseil de sécurité au cours desquelles il a affirmé que l’affaire d’El Guergarat n’est qu' »un point parmi d’autres dans ce conflit », refusant ainsi de se prononcer sur le retrait des milices du Polisario contrairement aux troupes marocaines.
Selon lui, « la situation créée unilatéralement par le Maroc à El Guergarat affecte directement les termes de l’accord de cessez-le-feu de 1991 (..). ». Et d’affirmer que « la situation ainsi créée ne se résout pas avec un simple appel précipité et rien de plus. Elle est plus complexe et à d’autres ramifications ». Autrement dit, les séparatistes persistent dans leur refus de se retirer de cette zone-tampon entre le sud marocain et la Mauritanie.
Pour justifier ce refus, le représentent du Polisario à l’ONU souligne que la présence des milices dans cette zone a pour objet de faire en sorte « que les choses n’échappent pas au contrôle ». Selon lui, il existe là-bas, « un trafic illégal qui met fin à la valeur militaire et politique » de cette zone « ce qui est hautement dangereux et inacceptable comme fait accompli », selon ses dires.
Dans son entretien accordé en espagnol, Boukhari estime que le rapport du nouveau secrétaire général de l’ONU sur le Sahara reste « excessivement prudent que nous ne partageons pas » et n’apporte rien de nouveau. « C’est un rapport de plus, comme tout autre rapport du secrétaire général (..) » sur cette question, qui reflète de manière transparente les faits depuis le dernier rapport d’avril 2016.
Le représentant des séparatistes a par ailleurs déploré le fait que le nouveau rapport ne fasse pas mention de la position de l’Union Africaine à l’égard de la question du Sahara, ni de la sentence du Tribunal européen concernant l’accord agricole entre l’Union Européenne et le Maroc et qui exclut le Sahara dudit accord.
« Le rapport ne fait pas référence à la position de l’Union Africaine et ceci doit constituer une source de préoccupations, non seulement pour la partie sahraouie, mais également pour l’Union Africaine qui saura défendre ses propres décisions et doit le faire », a-t-il dit.
Concernant les recommandations du nouveau secrétaire général de l’ONU concernant une relance des négociations entre les deux parties, Ahmed Boukhari a indiqué que son mouvement a donné son « assentiment » à cette recommandation, et « une réponse positive » à la désignation du successeur de Christopher Ross, en l’occurrence l’ancien président allemand Horst Kohler en tant que représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara.
« Nous ne savons pas si le Maroc a fait de même. Nous attendons que le Président Kohler nous indique quant et où auront lieu ces négociations. Nous nous y rendrons avec un esprit de coopération (…) », a-t-il conclu.






