Plus du tiers des réfugiés (35,8%) résident dans les villes de Rabat (14,6%), Casablanca (13,9%) et Oujda (7,3%), selon une enquête menée du 2 au 8 juin dernier par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Les principales autres villes de résidence sont Nador (6,5%), Kénitra (6,4%), Fès (6,4%), Salé (5,4%), Meknès (5,3%), Tanger (4,8%) et Marrakech (4,1%), précise le HCP qui vient de publier une note relative aux résultats de l’enquête sur l’impact du nouveau coronavirus (covid-19) sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au Maroc.
La moitié des réfugiés au Maroc sont des Syriens
Au moment de cette enquête, l’effectif des réfugiés au Maroc s’établit à environ 7.000 personnes, 6 sur 10 (61%) sont des hommes, 3 sur 10 (30,3%) âgés de moins de 18 ans et 2 sur 3 (67,2%) de 18 à 59 ans, indique la même source, ajoutant que la part des personnes âgées de 60 ans et plus est de 2,5%.
Ladite note fait également ressortir que la moitié des réfugiés au Maroc sont des Syriens (48%), 16% des Yéménites, 12% des Centrafricains, 7% des Sud- Soudanais et 4% des Ivoiriens. Les autres pays africains représentent 7% et les autres pays arabes 6%. Par ailleurs, le HCP souligne que presque la totalité des réfugiés (98,5%) est arrivée sur le territoire marocain après l’année 2000. La moitié d’entre eux (50,3%) sont arrivés depuis 2015, 34,3% entre 2010 et 2014 et 13,9% entre 2000 et 2009. L’ancienneté moyenne des réfugiés au Maroc est ainsi de 6,2 ans. Elle est relativement plus longue parmi les Ivoiriens (9,3 ans) et les Syriens (7,6 ans) et plus courte parmi les réfugiés du Soudan du Sud (2,4 ans), ceux du Yémen (3,3 ans) et de Centrafrique (4,4 ans).
Sept ménages réfugiés sur dix se sont confinés depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire au Maroc
Presque tous les réfugiés (99,3%) ont respecté les mesures de confinement sanitaire, avec un respect total pour 90,4% et partiel pour 8,9%, contre 79% et 21% respectivement pour les ménages marocains, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Par ailleurs, sept ménages réfugiés sur 10 (70,3%), se sont confinés depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire au Maroc et 23,3% depuis la date de fermeture des écoles, précise le HCP dans une enquête sur « l’impact de Covid-19 sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au Maroc », réalisée en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
L’enquête révèle également que les personnes qui sortaient du domicile pendant le confinement sanitaire étaient le chef du ménage pour 74,1% des cas, les membres âgés de 25 à 59 ans (10,7%), les jeunes de 18 à 24 ans (7%) et le conjoint du chef du ménage (5,2%).
S’approvisionner en produits de consommation de base est la première raison de sortie du domicile avec 97,6%, souligne la même source, notant que loin derrière, d’autres considérations ont été évoquées, dont la nécessité de régler des affaires personnelles et administratives (15,9%), de satisfaire les besoins sportifs et récréatifs (11,2%), d’accéder aux soins médicaux (10%) et d’aller au travail (9,4%).
S’agissant des symptômes de Covid-19 les plus connus par les réfugiés, la fièvre figure en premier lieu avec 92,4%, suivie de la toux sèche (77,5%), les difficultés respiratoires (62,4%) et la fatigue (37%), alors que seuls 3,9% des réfugiés n’ont aucune connaissance de ces symptômes.
Les réfugiés au Maroc ont appliqué unanimement (99,7%) les principaux gestes barrières contre la Covid-19, selon l’enquête, ajoutant que les mesures prises dans ce sens consistent à se laver les mains régulièrement avec du savon pour 93,5% des ménages, porter des masques ou des bavettes (78,3%), désinfecter les mains régulièrement et sortir moins fréquemment (57%), désinfecter régulièrement les surfaces et les objets susceptibles d’être infectés (42,2%), respecter les règles de distanciation sociale (40,9%), éviter les poignées de main et les salutations physiques (32,6%), contourner les points de vente (32,6%) et porter des gants (10,5%).
9 chefs de ménages réfugiés sur 10 ont cessé de travailler pendant le confinement
Parmi les 43,8% des chefs de ménages réfugiés actifs occupés, 87,1% ont cessé d’exercer leur emploi pendant le confinement, 5,7% contre une indemnité et 81,4% sans aucune indemnité. Dans le détail, la cessation d’activité concerne 78,5% des Yéménites, 86,4% des Syriens, 89,4% des Centrafricains et 94,8% des Ivoiriens.
En revanche, 11,6% des chefs de ménages réfugiés actifs occupés ont continué d’exercer leur emploi, 7,5% à temps partiel et 4,1% à plein temps, relève la même source, notant qu’une infime minorité des actifs occupés (1,3%) ont changé leur activité pendant le confinement.
L’enquête fait également ressortir que parmi les réfugiés ayant perdu leur emploi suite au confinement, 6,1% ont reçu une aide de la part de l’employeur ou de l’Etat, soulignant que la moitié des aides reçues (49,3%) provient des employeurs, sous forme de salaires ou de congés payés et 29,6% de l’Etat, notamment, à travers le programme d’aide aux salariés formels inscrits à la CNSS.
Face à la perte d’emploi, plus de 9 réfugiés sur 10 (92,2%) jugent ces aides insuffisantes pour compenser la perte de revenus occasionnée par l’arrêt du travail.
Parmi les raisons citées par les réfugiés ayant perdu leur activité à cause de la pandémie et qui n’ont bénéficié d’aucun soutien, figurent principalement leur statut légal avec 54,6%. D’autres considérations sont évoquées dont le fait de ne pas être au courant (8,9%), de non déclaration à la CNSS (8,3%) ou d’un refus de la demande (8,2%).
A noter que cette enquête a ciblé un échantillon de 600 ménages, représentatif des différentes catégories des réfugiés, au sens du HCR, selon le pays d’origine, la ville de résidence, l’âge, le sexe et le niveau scolaire. Les objectifs assignés à cette investigation consistent à recueillir des informations sur le comportement des réfugiés dans le contexte du confinement sanitaire et à évaluer leur accès aux produits de consommation et d’hygiène, aux sources de revenus, aux services de santé et à l’enseignement. Le chef de ménage est la personne de référence ayant fourni les réponses aux questions relatives au ménage et à l’ensemble de ses membres. En respect des mesures prises dans le cadre du confinement sanitaire, notamment la distanciation sociale, la collecte des données de cette enquête a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes.