Vladimir Poutine a ouvert, jeudi 27 juillet, le deuxième sommet Russie-Afrique, promettant des tonnes de céréales aux pays qui seraient affectés par la suspension de l’accord qui incluait l’Ukraine, signé en juillet 2022 sous l’égide des Nations unies et de la Turquie. Au-delà de l’économie, l’enjeu clé pour l’organisateur russe de ce sommet était également diplomatique. En réunissant une brochette de chefs d’État africains sur son sol, Moscou entendait confirmer son engagement fort en Afrique, désormais au cœur de sa politique étrangère.
Des délégations de quarante-neuf pays africains, dont dix-chefs d’État, ont été annoncées à Saint-Pétersbourg. D’après nos informations, Alger, enhardi par la présence de Cyril Ramaphosa, le président sud-africain à ce rendez-vous, voulait pousser vers une participation du Polisario, en vain. À Moscou, une telle demande tient peu de compte des réalités au moment où la Russie et le Maroc sont rapprochés plus que jamais par des intérêts communs.
Abdelmadjid Tebboune, qui a récemment foulé le sol de la salle de réception Saint-Georges, au grand palais du Kremlin, ambitionne de voir l’Algérie, candidate à l’entrée dans le club des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ne pas compromettre cet objectif. En cherchant à imposer le Polisario partout, le régime algérien se porté à lui-même un coup funeste dont il ne se relèvera pas peut-être.
La Russie est soucieuse reprendre son rôle en Afrique, profitant de la dissolution de l’emprise française sur le continent et la colère de quelques pays au Sahel, gênés dans leurs développements de tout genre par la main tracassière de Paris. Moscou veut désormais présenter des réponses concrètes aux questions de sécurité, d’intérêts commerciaux, de force politique, d’équilibre matériel, en un mot, toutes celles qui ne paraissent pas avoir préoccupé jusqu’ici les Occidentaux que médiocrement.
Ces dernières années, la présence impromptue du Polisario dans quelques sommets internationaux a fait couler des flots d’encre dans la presse, toutes tendances mêlées, évoquant d’intenses tractations diplomatiques pendant les préparatifs et des manœuvres algériennes destinées à capter des prises de position officielles favorables au Polisario sur le dossier du Sahara, sans grand succès.