La participation du Maroc à ce forum de haut niveau renforce l’axe africain de sa politique étrangère. Quarante-trois pays seront représentés par leurs dirigeants, onze autres par des vice-présidents, chefs de la diplomatie ou ambassadeurs. Le polisario, lui, a été exclu de ce sommet d’envergure, organisé du 22 au 25 octobre à Sotchi.
Il souffle comme une ère de reconfiguration des équilibres géopolitiques. Devant plusieurs dizaines de chefs d’État et de responsables africains, le président russe Vladimir Poutine ouvre ce mercredi, le sommet Russie-Afrique dans la station balnéaire de Sotchi avec son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, président de l’Union africaine. Le polisario, entité non reconnue nulle part, a été tout simplement ignoré du sommet. Il n’y est pas invité.
Le Roi Mohammed VI avait effectué, en octobre 2002 et en mars 2016, deux visites officielles de plusieurs jours en Russie. En 2006, Vladimir Poutine s’est rendu au Maroc. Ces trois déplacements ont été l’occasion de renforcer les relations bilatérales et, surtout, d’avoir des discussions commerciales et économiques au niveau des responsables politiques. Des accords économiques signés dans le secteur des ressources minérales, des services aériens, et des énergies renouvelables notamment. L’évolution de la ligne politique de la Russie reflète un changement considérable de son engagement mondial, d’ordre à la fois stratégique et économique. La Russie, en s’implantant en Afrique, est soucieuse d’investir et de se développer à l’international. Elle propose des solutions alternatives au système en place – à court et à moyen termes.
L’Afrique reste un terrain de « confrontation » entre les anciennes et les nouvelles puissances mondiales. Faute de politique africaine, l’activité russe s’est souvent traduite par la réalisation de projets de façon ponctuelle, notamment par le biais des grandes entreprises publiques ou par des pôles du secteur privé. Pour le président russe, qui a programmé des dizaines de rencontres bilatérales, cet sommet sera l’occasion de redonner du souffle à la politique russe en Afrique.
En Afrique subsaharienne surtout, la concurrence accrue entre les Occidentaux, les Chinois et les Russes reste intense, mais la Russie s’est révélée très compétitive dans de nombreux domaines, comme le secteur gazier et pétrolier dans lequel des fleurons publics tels que Rosneft et Gazprom, ou privés telle que Lukoil, sont des références mondiales extrêmement actives.
Ce sommet, marqué par une participation marocaine de haut-niveau traduit un tournant notable dans la politique étrangère russe. Cette nouvelle ligne s’appuie désormais sur la coopération avec un large éventail d’acteurs sur la scène internationale, privilégie les relations bilatérales et une architecture plus inclusive de la présence russe en Afrique. Il est à rappeler enfin que la Russie possède également des représentants au sein de l’Union africaine (UA) et des communautés économiques régionales – Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).