Des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé, dimanche 30 juin, à Khartoum, pour réclamer au Conseil militaire un transfert du pouvoir à un gouvernement civil. On recense sept personnes décédées.
« Civil, civil, pouvoir civil », scandent les Soudanais qui ont manifesté dans plusieurs villes, à l’appel de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation. Un rassemblement d’autant plus impressionnant, compte tenu du gouvernement qui bloque l’accès à internet dans le pays, privant donc les mouvements de contestation d’un outil stratégique qui rallie les manifestants depuis le début des mobilisation en décembre 2018.
Le bilan de morts et de blessés s’aggrave, l’agence de presse officielle Suna a fait état de 181 blessés, dont 27 par balles, parmi eux dix membres des forces régulières. Selon l’AFP, a police n’a pas hésité à tirer des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants, lorsque ces derniers sont arrivés à environ 700 mètres du palais présidentiel.
Les rassemblements de dimanche sont les plus importants depuis la dispersion le sit-in du 3 juin, que les manifestants avaient tenu devant le QG de l’armée dans la capitale. Cette manifestation avait été sujette d’une répression sans précédent, et fait des dizaines de morts ainsi que provoqué l’indignation internationale.