Le conseil militaire transitoire au Soudan a déclaré dimanche qu’il a répondu à la médiation conjointe Éthiopie-Union africaine et réclame d’occuper d’une manière permanente la présidence du futur conseil souverain. Selon les accords et l’initiative commune, la présidence de ce conseil devait être tournante.
Alors que des dizaines de milliers de soudanais ont manifesté, le dimanche 30 juin, dans les rues de Khartoum, afin de réclamer le transfert du pouvoir à un gouvernement civil, le conseil militaire de transition (CMT) insiste à être nommé à la présidence du futur Conseil souverain, une condition qui ignore totalement les revendications des citoyens d’un pouvoir Exécutif civil.
Pour le conseil militaire de transition, il reste des ajustements à faire avant l’instauration du Conseil souverain. Mais plusieurs points de discorde viennent ternir cette médiation, notamment, la question de la présidence du Conseil souverain. Alors que l’Union africaine et l’Éthiopie proposent une présidence tournante, proposition validée par l’opposition, le CMT la veut permanente. Autre point de désaccord : la durée de la période de transition avant l’organisation d’élections. La médiation propose une période de trois ans. Le conseil militaire n’en propose que deux.
«Nous avons transmis notre point de vue à la médiation», indique un communiqué du CMT, paru ce lundi. L’opposition, de son côté, rejette toute possibilité de négociations sur ces points, et précise qu’ils sont : « à prendre ou à laisser ».
A rappeler que les discussions sur la transition démocratique au Soudan ont repris, chapeautées par l’Union africaine et l’émissaire américain Donald Booth. Le principal point de discorde entre le Conseil militaire et l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), pilote du mouvement de contestation, reste la répartition du pouvoir dans les futures instances. L’ALC réclame un pouvoir civil dans les plus brefs délais tandis que les militaires veulent continuer à piloter la transition.






