Le quotidien « Al Akhbar » rapporte, dans son édition de vendredi, qu’une source proche du Palais royal s’est étonnée de certaines sorties médiatiques du chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane, en particulier la plus récente au cours de laquelle il a affirmé qu’il y avait deux gouvernements au Maroc, un à caractère officiel et connu, et un autre dont il dit ignorer qui le dirige.
Selon le journal, de telles déclarations, que Benkirane intègre dans certaines de ses sorties comiques, sont susceptibles de polluer la scène politique, en plus du fait qu’elles influent négativement sur le climat d’investissement en particulier étranger auquel aspire tout pays.
La même source se demande quel investisseur étranger viendrait s’aventurer au Maroc et entendre le chef de son gouvernement mettre en garde contre l’existence d’un gouvernement parallèle, dont il ignore lui-même ses méthodes et sa manière de travailler ?
La demande de Benkirane et de son parti, le PJD de dissoudre le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) a également suscité l’étonnement de cette même source qui rappelle que c’est le palais qui a offert la protection du parti de la Lampe à l’époque où l’on demandait sa dissolution au lendemain des attentats terroristes qui ont secoué Casablanca en 2003.
De quel droit, s’interroge le journal, un dirigeant d’un parti politique ose demander la dissolution d’un autre parti tout simplement parce qu’il lui dispute la voix des électeurs, sachant que la création des partis et leur dissolution sont régies par la loi conforment à la Constitution.
Le journal rappelle que Benkirane s’est distingué par son cirque médiatique au cours duquel il passe des messages codés et parfois directs, et par son lexique étrange en parlant de « diables et de crocodiles », de « bandits », un lexique qui a certes fait rire les marocains un certain temps, mais qui a fini par les lasser en raison de son manque de sérieux.
C’est la première fois, constate le journal, qu’un proche du palais royal réagit aux déclarations du chef du Gouvernement et dirigeant du Parti de la justice et du développement qui a impliqué le palais, plus d’une fois, dans ses querelles politiques avec ses adversaires, et a plusieurs fois rendu public ses appels et sa communication avec le roi Mohammed VI.