Le 30 juillet 1999, le jour de son intronisation, le Roi Mohammed VI déclare «Nous souhaitons que le Maroc, sous notre règne, aille de l’avant sur la voie du développement et de la modernité, et qu’il succède au troisième millénaire, doté d’une vision prospective en parfaite cohabitation et en entente réciproque avec nos partenaires». 20 ans après, cette phrase du discours royal résume les nombreux changements qu’a connus le pays. Le Maroc apparaît effectivement comme un pays plus démocratique et plus égalitaire. Zoom sur les réformes juridiques et sociales les plus saillantes qui ont le plus marqué le pays et la société pendant ces deux dernières décennies.
La promulgation d’un nouveau code de la famille, la «moudawana» en 2004 a révolutionné le droit de la famille et les acquis de la femme dans la société. Les femmes ont pu jouir de plus d’indépendance, sur le plan juridique, dans les décisions qui les concernaient. A titre d’exemple, les femmes ont enfin eu le droit de contracter leurs propres mariages, avec un élargissement de leurs droits dans les divorces, et jouissent désormais de la notion de coresponsabilité des conjoints dans l’institution maritale. Dans une société dominée par le patriarcat et les coutumes, cette réforme sans précédent a permis de consacrer l’égalité entre hommes et femmes de manière claire, dans le respect des constantes du pays (islam, monarchie, intégrité territoriale).
Aujourd’hui encore, les changements continuent, notamment avec les derniers projets de loi votés concernant les terres collectives, où les droits des femmes étaient assujettis au bon vouloir du chef de famille, puisque l’usage de ces terres n’était soumis qu’au droit coutumier et à la législation autour de l’héritage. Désormais, plusieurs projets sont en cours de vote pour garantir aux femmes le droit de jouissance et d’exploitation des terres collectives.
L’aspect juridique bouclé, les inégalités qui sévissent encore dans la société relèvent surtout de l’ordre social. Les discriminations à l’égard des femmes sont surtout dues à des mentalités perverties par des décennies de « supériorité » juridique de l’homme sur la femme, qui subsistent encore et à la difficulté qu’a la gent féminine d’échapper aux mœurs et coutumes qui les restreignent dans leur société.
En 2011, alors que les prémices d’un printemps arabe pointent, et qu’au fur et à mesure, la situation dans les pays arabes voisins se détériore, le Roi Mohammed VI a su répondre à la situation avec la réforme de la Constitution.
La Constitution de 2011 a offert au Maroc un monarque constitutionnel, dont les pouvoirs ont été appuyés par le caractère suprême de la Constitution. Le Maroc n’avait plus affaire à un pouvoir absolu puisque la Constitution a clarifié les prérogatives du Roi. Ce changement de Constitution a révélé que le Maroc devenait conscient des mutations s’opérant dans sa société, et qu’il les accepte volontiers, tant qu’ils n’entravent pas les piliers majeurs de la nation : l’Islam, la monarchie et l’intégrité territoriale.
De grandes avancées ont également été réalisées en matières des droits de l’Homme, notamment avec la création de l’Instance d’Equité et Réconciliation (IER), chargée d’enquêter sur et autour des violations des droits de l’Homme, qui ont eu lieu entre 1956 et 1999, notamment avec les victimes des années de plomb, qui ont été reconnues et indemnisées.
Les droits de l’Homme ont également été un sujet de réforme majeur pendant ces 20 ans de règne, et le Maroc revient de loin. Le référendum de 2011 consacre les droits de l’Homme tels que reconnus universellement et stipule la protection de ces droits, en prenant en considération leur universalité et leur indivisibilité. Le sujet de la détention arbitraire, de la torture, de la présomption d’innocence, de pensée, d’opinion et d’expression en sont des axes importants, étant donné la mémoire collective d’un règne arbitraire qu’ont connu les marocains.
Les droits des prisonniers ont connu une avancée considérable, avec des réformes sur les juridictions et sur le terrain, notamment « le guide du prisonnier », élaboré par les soins de Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Il s’agit document destiné aux détenus et à leur familles, et qui prend en considération même les familles analphabètes, en vue de leur faire prendre conscience des droits et des devoirs du prisonnier au sein de son institution pénitentiaire.
Publié en cinq langues, à savoir l’Arabe, le Française, l’Anglais, l’Espagnol et l’Amazigh, le document est destiné aux pensionnaires pénitenciers marocains et étrangers et vise à assurer l’accès des prisonniers aux informations liées à leurs droits fondamentaux tels que prévus par la loi .
Le Maroc est un pays en plein changement. Désormais, le peuple n’a plus peur de revendiquer ses droits, et de demander l’amélioration de ses conditions. La plupart des changements s’opèrent tous seuls, quand la demande devient forte ; mais, quand les circonstances l’obligent et que les évolutions tardent à se faire, le Roi Mohammed VI intervient pour que les réformes nécessaires soit mises en marche.