Si pour les Américains le Super Bowl, c’est la finale du très populaire championnat de football américain, le Super Tuesday est également une sorte de finale où un grand nombre d’États votent simultanément lors de primaires ou de caucus pour départager les candidats des deux principaux partis politiques à l’élection présidentielle.
Comme prévu, Donald Trump et Hillary Clinton ont largement dominé. Et même s’ils n’ont pas encore complètement plié l’affaire, ils sont plus que jamais les favoris pour remporter l’investiture de leur parti.
1.Les gagnants
Donald Trump. C’était un « Super Trumpday ». Le candidat milliardaire a remporté sept Etats sur onze en jeu : Georgie, Alabama, Massachusetts, Tennessee, Virginie, Arkansas, Vermont. Sa plus belle victoire du soir est dans le Massachusetts, un Etat qui compte de nombreux indépendants, où il flirte avec les 50 %. Et partout, la participation explose, comme en Virginie, où elle a été multipliée par quatre par rapport à 2012.
Dans son discours, tenu depuis la Floride, il a promis « d’unifier le parti et le pays ». Plus modéré et plus calme, il a répondu aux questions de la presse, estimant que certaines de ses propositions étaient « négociables » en faisant preuve « de bon sens et de pragmatisme ». Du côté des délégués, Trump devrait terminer à 275, soit environ un quart du total dont il a besoin pour remporter l’investiture. Tout n’est pas encore joué.

Hillary Clinton. Sur le papier, ses sept victoires (Georgie, Virginie, Tennessee, Alabama, Arkansas, Texas, Massachusetts), contre quatre à Sanders, ne ressemblent pas à une domination absolue. Mais dans le Sud, elle a gagné avec des marges importantes grâce au soutien de l’électorat noir, dont elle a remporté entre 80 et 90 % des voix.
Du coup, dans la course aux délégués, elle creuse l’écart, à environ 550 contre 350 à Sanders. Surtout, avec l’aide des « Super délégués », ces cadres du parti qui la soutiennent à une majorité écrasante, elle se trouve autour de 1.000 contre 370 à Sanders. Elle a donc fait presque la moitié du chemin, alors qu’il faut un peu plus de 2.000 délégués pour décrocher la nomination.
Ted Cruz. Le candidat ultraconservateur n’a, certes, remporté que deux Etats (peut-être trois avec l’Alaska). Mais il s’est imposé à domicile au Texas, riche en délégués. A environ 150, il s’impose comme le deuxième homme derrière Trump et creuse l’écart avec Marco Rubio. Il a d’ailleurs appelé le parti à s’unir derrière lui pour barrer la route à Trump, qu’il a accusé d’être « profane et vulgaire ».
- 2. Les perdants
Marco Rubio. Le Poulidor républicain a enfin gagné un Etat : le Minnesota. Mais d’un point de vue comptable, il a passé une sale soirée. Dans plusieurs scrutins, il n’a en effet pas atteint le seuil fatidique de 20 % nécessaire pour décrocher des délégués.
Bernie Sanders. Le candidat socialiste a parlé très tôt, pour fêter sa victoire à la maison dans le Vermont. Il a ajouté trois Etats à sa cueillette (Colorado, Minnesota, Oklahoma). Son problème, c’est qu’il est incapable de l’emporter dans les Etats où le vote noir pèse. Il a encore beaucoup d’argent pour continuer un moment, mais à moins d’un miracle – ou de gros ennuis pour Clinton sur ses emails – renverser la vapeur sera mission quasi-impossible.
John Kasich et Ben Carson. Kasich a cru à l’exploit dans le Vermont mais il termine derrière Trump. Sans aucune victoire à son actif, il est presque fini. Mais devrait continuer jusqu’au 15 mars, misant sur une victoire à domicile dans l’Ohio.






