Alors que les dénominations et les emblèmes des animations visuelles brandies par les soutiens du Raja de Casablanca empruntent aux codes de célèbres récits transgressifs, l’association de supporters Ultras Eagles a condamné les tentatives de politiser les tifos déployés, le 23 novembre, contre le WAC.
Samedi 23 novembre. WAC vs. RCA. Match retour des huitièmes de finale de la Coupe Mohammed VI. Le stade Mohammed V est devenu un véritable champ de bataille stylistique. Une rencontre qui a offert une scène de ce qui caractérise une partie de la jeunesse dans ses relations des agents de socialisation, tels la famille, la rue, etc.
L’apolitisme est «une valeur irréductible de notre culture sportive», a fulminé l’association de supporters Ultras Eagles dans un post sur le réseau social Facebook après les interprétations données aux tifos qu’il a déployés, surtout celles émanant du remuant Hassan Bennajah, personnage mobile et actif au du mouvement Justice et Bienfaisance. Les deux animations ont démontré des représentations tirés de films comme Orange mécanique (1971) de Stanley Kubrick, 1984 (1984) de Michael Radford, adaptation du célèbre roman de George Orwell, dont l’action, qui se déroule dans un temps futur, décrit l’indigence des quartiers prolétaires, les ruines des bombardements et les privations des temps de guerre.
Les Ultras Eagles ont fait part de leur «insatisfaction» face à la prestation des joueurs. Dans un vocabulaire volontiers grossier, ils critiquent «le chaos qui n’a pas permis à tous les passionnés du RCA d’accéder au circuit de la billetterie», «les regroupements collectifs du WAC qui ont attiré des supporters résidant dans un rayon géographique loin de leur lieu d’implantation» vantant la «sociographie des adhérents du Raja et son fort ancrage populaire», entre autres.
Organisation de rassemblement de masse, préparation de banderoles et de slogans, savoir-faire en matière mobilisation, les Ultras Eagles sont apparus, durant les deux affiches contre la WAC à l’occasion de la Coupe arabe Mohammed VI des clubs, à l’avant-garde de la conquête sociale et spatiale du stade Mohammed V, devenu une arène architecturale donnant libre cours à des mises en scène des identités supportéristes, sans pour autant exprimer «des identifications ou des revendications politiques, partisanes, idéologiques» indique ce groupe d’Ultras dans son post Facebook.
La compétition fratricide entre les deux clubs a été dévoyée au profit d’une politisation fabriquée qui pas prend au mot leurs positionnements et sur-interprète leurs engagements. Les supporters des deux mastodontes de la capitale économique ont déployé dans la tribune qu’ils occupent des chorégraphies et des animations visuelles « tifo » – spectacle en italien –, à base de motifs colorés couplés de fumigènes. Progressivement, les Ultras des deux équipes se sont affirmés comme un élément à part entière du spectacle et grâce à eux, la physionomie des tribunes s’en est trouvée modifiée : les kops bruyants et colorés rythment la cadence des derbys.
Ultras Eagles assure ne posséder aucune vision conflictuelle du monde et que ses codes éthiques et moraux ne se référent « à aucune idéologie ou revendication politique » assurant que ses activités restent dans le cadre de l’événement du match de football.






