La majorité des Colombiens a rejeté dimanche l’accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) lors d’un référendum serré, mais dont les résultats quasi définitifs remettent en cause ce texte qui devait mettre fin à un conflit armé déchirant la Colombie depuis 52 ans.
Le « Oui » a recueilli quelque 6,3 millions de voix, soit bien au-delà du minimum de 4,4 millions de voix requis (13 % de l’électorat). Mais pour l’emporter, il devait dépasser le « Non » qui a en fait atteint les 6,4 millions. Ce rejet était inattendu, plusieurs sondages donnant depuis des semaines le « Oui » largement en tête. Il enregistrait ainsi 55 % ou 66 % selon les instituts.
Le président Juan Manuel Santos a reconnu la défaite dimanche soir, affirmant cependant: «Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix». Il a affirmé que «le cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités bilatéral et définitif reste valide et restera en vigueur» comme il l’a été depuis son entrée en application le 29 août, quelques jours après la conclusion des accords à La Havane, signés le 26 septembre par lui-même et par le chef des Farc, Timoleon Jiménez ou Timochenko. Ce dernier a assuré de son côté que la guérilla maintenait «sa volonté de paix».
À noter que l’accord visait entre autres à ce que les FARC nées en 1964 d’une insurrection paysanne et qui comptent encore 5.765 combattants, se convertissent en parti politique après avoir remis leurs armes à l’ONU, qui a déjà vérifié la destruction samedi de 620 kg d’explosifs.






