Dans son rapport annuel, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé l’acquisition prochaine de 26 drones sophistiqués destinés à renforcer la surveillance des frontières marocaines, lutter contre le trafic de drogue et d’êtres humains ainsi qu’à réduire les flux migratoires irréguliers.
Le document souligne que les drones constituent un système de surveillance avancé, capable de couvrir de vastes zones et de suivre en temps réel des mouvements suspects. Ces appareils joueront également un rôle clé dans la sécurisation des événements majeurs que le Maroc accueillera, notamment des manifestations sportives internationales.
Dans cette optique, la DGSN, sous la présidence d’Abdellatif Hammouchi, a précisé avoir formé un groupe d’officiers de police au pilotage de ces drones et à l’exploitation des données visuelles qu’ils produisent. Cet effort de formation vise à permettre aux forces de sécurité de répondre efficacement aux défis croissants, en particulier dans les zones frontalières.
Menaces transfrontalières et lutte contre le trafic humain
Le rapport indique que les réseaux de trafic et de migration irrégulière représentent une menace persistante pour le Maroc en raison de sa position géographique stratégique entre l’Afrique et l’Europe. Les drones contribueront à la surveillance des zones reculées difficiles d’accès.
En matière de migration irrégulière et de traite des êtres humains, les services de la sûreté nationale ont démantelé en 2024 pas moins de 123 réseaux criminels actifs dans ce domaine, soit une augmentation de 2 % par rapport à l’année précédente. Ils ont également arrêté 425 organisateurs et intermédiaires, saisi 713 documents de voyage falsifiés, et empêché 32 449 tentatives de migration clandestine, dont 9 250 impliquaient des ressortissants étrangers.
Lutte contre le trafic de stupéfiants
Concernant les infractions liées aux stupéfiants, le rapport fait état d’une baisse de 7 % des affaires traitées, avec un total de 92 346 dossiers enregistrés. Les autorités ont arrêté 119 692 personnes, parmi lesquelles 287 ressortissants étrangers.
Les saisies de drogues ont atteint 123,9 tonnes de résine de cannabis, 1,9 tonne de cocaïne, 16,05 kilogrammes d’héroïne, ainsi que 1 429 052 comprimés de psychotropes, dont 773 493 comprimés d’ecstasy.
Par ailleurs, deux tentatives de trafic de médicaments contenant des substances narcotiques réglementées, en provenance d’Asie à destination de l’Afrique subsaharienne, ont été déjouées. Les saisies ont inclus 704 000 flacons, représentant 70 400 litres de ces substances.
Évolution de la lutte contre les drogues de synthèse
L’année 2024 a également été marquée par une baisse significative des affaires liées au “bhoufa” (drogue de synthèse) de 47 %, et une diminution de 52 % du nombre de personnes impliquées. Cependant, les saisies de cette substance ont augmenté de 58 %, grâce à un renforcement des contrôles aux frontières. Huit kilogrammes et 331 grammes de “l’poufa” ont ainsi été saisis.
Avec ces nouvelles mesures et acquisitions technologiques, la DGSN réaffirme son engagement à faire face aux menaces sécuritaires croissantes et à assurer la sécurité des citoyens tout en entérinant sa position comme acteur majeur dans la lutte contre la criminalité transnationale.