Depuis le 16 décembre, les forces de Bachar Al-Assad, soutenues par l’aviation russe, ont intensifié leurs bombardements dans la région d’Idlib et de violents combats au sol les opposent aux djihadistes et rebelles.
Plus de 235 000 Syriens ont été déplacés en près de deux semaines du fait de l’intensification des combats et des bombardements du régime et de son allié russe dans la province d’Idlib (Nord-Ouest), a fait savoir l’ONU vendredi 27 décembre. Depuis le 16 décembre, les forces du régime, soutenues par l’aviation russe, ont intensifié leurs bombardements dans la région d’Idlib et de violents combats au sol les opposent aux djihadistes et rebelles, malgré un cessez-le-feu annoncé en août.
Ces déplacements massifs, recensés entre le 12 et le 25 décembre, ont surtout concerné la ville-clé de Maarat Al-Nouman, « quasiment vidée », comme ses environs, de ses habitants qui se dirigent plus au nord, a ajouté l’ONU dans un communiqué. Les correspondants de l’Agence France-Presse (AFP) dans la région d’Idlib ont rapporté de très longues files de véhicules chargés d’effets personnels souvent emportés à la hâte sur les routes ces derniers jours.
La plupart de ces déplacés ont fui vers le nord pour rejoindre les villes d’Ariha, Saraqeb et Idlib, ou des camps de déplacés déjà surpeuplés le long de la frontière avec la Turquie, et certains se rendent dans des zones contrôlées par des rebelles pro-Ankara au nord d’Alep, a précisé l’ONU. Certaines personnes qui avaient quitté Maarat Al-Nouman pour Saraqeb « fuient de nouveau plus au nord, anticipant une intensification des combats » dans cette zone, selon la même source.
La semaine dernière, les forces du régime de Damas ont repris des dizaines de villes et villages aux djihadistes et rebelles dans le nord-ouest de la Syrie après plusieurs jours de violents combats. Des habitants d’Idlib l’ont désertée dès la semaine passée par crainte d’une nouvelle avancée des forces du régime.
La région d’Idlib est dominée par les djihadistes du groupe Hayat Tahrir Al-Cham (Organisation de libération du Levant). D’autres groupuscules djihadistes et rebelles sont présents dans la région, qui abrite quelque 3 millions de personnes, dont la moitié ont été déplacées depuis d’autres parties du pays reconquises par Damas.
Le régime syrien, qui contrôle désormais plus de 70 % du territoire, a maintes fois réitéré sa détermination à reconquérir l’ensemble du pays, notamment la région d’Idlib. L’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe, a mené une offensive d’envergure entre fin avril et fin août dans la région, tuant un millier de civils selon l’OSDH et déplaçant 400 000 personnes d’après l’ONU.
Les bombardements et combats au sol se sont poursuivis au cours des quatre derniers mois en dépit d’un cessez-le-feu annoncé fin août. Plus de 280 civils et plusieurs centaines de combattants ont péri depuis cette date. Mardi, Ankara a appelé à un nouveau cessez-le-feu à Idlib, exhortant à une désescalade, tout comme Paris. Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie par Damas, a fait plus de 370 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.