Face à la progression rapide de la pandémie de Covid-19 en Europe, le Maroc a annoncé ce mois la prolongation de la fermeture de ses frontières aériennes jusqu’au 31 décembre. Un nouveau coup dur pour l’industrie du tourisme, particulièrement éprouvée depuis le début de la pandémie. Et une décision qui démontre le peu de soutien de la tête de l’exécutif pour le tourisme local.
En France, les annulations de séjour ont été en bonne partie compensées grâce aux listes d’attente, selon Gilles Delaruelle, directeur général de l’office de tourisme.
Mais l’incertitude reste de mise: « la grande question qui se pose aujourd’hui, c’est: est-ce que le gouvernement va laisser passer les Fêtes pour annoncer des choses à la rentrée en fonction de l’évolution du variant ? », dit-il.
« On doit se préparer, garder la tête froide, être prêt à prendre les bonnes décisions, ni plus ni moins », résume-t-il.
À l’hôtel 5 étoiles Annapurna, les annulations pleuvent depuis une dizaine de jours, « en particulier pour Noël, ce qui commence à nous faire mal après deux saisons déjà impactées par le Covid », déplore son propriétaire Claude Pinturault.
Le coup le plus dur pour l’établissement est venu du Maroc: le Premier ministre Aziz Akhannouch, milliardaire et habitué de l’hôtel, a dû annuler son séjour après la décision de son pays de fermer ses frontières pour limiter la propagation du virus. Il avait réservé 17 chambres et suites pour son entourage, sur les 72 que compte l’établissement.
Et puis l’hôtel a dû renoncer à faire danser ses convives le soir du Nouvel An. « On a l’impression qu’on est dans une piscine, qu’à chaque fois qu’on sort, on vous remet la tête sous l’eau », déplore l’hôtelier.
La municipalité, où M. Pinturault siège comme adjoint au tourisme, doit elle aussi s’adapter aux impératifs de précaution sanitaire. Comme à Paris, le grand spectacle son et lumière prévu pour la Saint-Sylvestre, suivi d’un « dance floor » toute la nuit, a été annulé. A l’inverse, la parade du Père Noël est maintenue.
La station, qui se veut « exemplaire », anticipe là où elle le peut et déploie de grands efforts pour faciliter l’accès aux tests et aux vaccins anti-Covid. L’an dernier, la presse ukrainienne avait raillé le « virus de Courchevel » après la contamination de nombreux membres de l’élite du pays après des séjours dans la station.
De nouveaux centres de test sont en train d’être mis sur pied dans différents lieux de la station et leur capacité totale ira « jusqu’à 2.000 tests par jour pendant la période de Noël et du Jour de l’An », contre 200 à 300 actuellement, selon la mairie.
Cyril Lionne, touriste venu en famille de La Rochelle, regrette évidemment les restrictions mais préfère voir le verre à moitié plein: « En France, on a quand même la chance de pouvoir naviguer librement ce qui n’est pas le cas des pays autour si on fait un peu attention… »






