La chaîne satellitaire « Télé Maroc » a diffusé, hier dimanche à 22h, une émission inédite sur Benaïssa Aït El Jid, l’étudiant de l’université de Fès assassiné en 1993, intitulée “Benaïssa Aït El Jid, l’assassinat et l’oubli”. La chaîne programme trois autres rediffusions dans la semaine.
C’est un récit pour la mémoire et pour retracer les événements et pointer les responsabilités qui ont conduit au crime de l’étudiant Benaïssa Aït El Jid, que la chaîne « Télé Maroc » a diffusé, tentant de démêler les fils de ce qui ressemble à une énorme tentative d’enterrer la vérité. L’affaire de Benaïssa Aït El Jid n’est pas qu’une conjonction de coups du sort, mais un crime qui réclame justice. Une affaire qui date parmi certaines autres non élucidées, qui a connu un nouveau rebondissement en décembre 2018. A la lumière de nouveaux éléments, présentés par le témoin principal dans ce dossier le parquet a rouvert une information judiciaire.
Officiellement, Benaïssa Aït El Jid a été tué par une unité syndicale non reconnue des autorités, se réclamant de l’islamisme. Les circonstances qui entourent ce meurtre demeurent obscures et suscitent de multiples interrogations. L’implication d’Abdelali Hamieddine, figure de proue remuante du PJD qui, a été déféré fin 2018 devant la Chambre criminelle près de la Cour d’appel de Fès dans le cadre de cette affaire, a été pointé du doigt, essentiellement par la famille de l’étudiant gauchiste.
Durant l’émission, des documents ainsi que d’autres éléments d’explication ont été dévoilés, confirmant que Hamieddine est impliqué dans les débordements de violence qui ont coûté la vie à El Jid. Au moment où l’appareil judiciaire prend les affaires en main, la colère de la famille a éclatée pour demander la reprise de l’enquête judiciaire, tandis que le PJD ne cessera pas de jeter le discrédit sur toutes les tentatives de la famille pour connaître la vérité et pour réclamer justice, criant à la machination politique et à une envie de vengeance. Les détracteurs du PJD affirment que le parti défend Hamieddine au nom d’une famille politique au mépris de la vérité.
Si Hamieddine maintient être étranger au crime, de nouveaux indices concordants confirment son implication dans la mort de l’étudiant tué le 25 février 1993. Il a échoué à placer sous scellés sa participation dans ce meurtre vieux de vingt-cinq ans. Le choc des images à l’époque du crime montrant les faits bruts de l’agression ont marqué les esprits et montre également l’approche du « contrôle universitaire » par des factions extrémistes.
Pour information d’autres dates de diffusion de ce documentaire sont programmées cette semaine, à savoir mercredi 18 septembre à 21h30, jeudi 19 à 12 h et samedi 21 à 23h.