Dans chaque pays, la télévision est censée refléter la société avec toutes ses composantes. Au Maroc, notre chère télévision nationale, (toutes chaînes confondues) ne fait pas preuve de créativité lorsqu’il s’agit de programmation, ce qui fait que le fossé ne cesse de se creuse de plus en plus entre le téléspectateur Marocain et sa chaîne télévisée qui dit le représenter.
Il faut dire que nous n’avons pas une panoplie de chaînes de télévision à proprement parler, ce qui limite le choix de tout un chacun à ‘’zapper’’ là ou il veut. Entre les séries turques qui se succèdent, se faufilent, par moment, des feuilletons doublés en ‘’darija’’, nos chaînes font parler toutes les langues, qu’elles soient latines ou asiatiques.
Résister aux interminables feuilletons à l’eau de rose qui se suivent et se ressemblent alors qu’on passe de l’enfance à l’adolescence, est le calvaire que vivent bon nombre de spectateurs marocains qui doivent avoir du souffle, beaucoup de souffle…
Les émissions culturelles, quant à elles, brillent par leur absence, et sont remplacées par d’autres qui frôlent la médiocrité, d’ou cette frustration que ressent le téléspectateur qui doit chercher ailleurs .
Pour ce qui est des émissions dites politiques, là aussi le téléspectateur n’est pas bien loti, et même dans le cas ou celles-ci existent, elles ont plutôt l’air d’un ring ou les participants y viennent parfois, pour ne pas dire souvent, pour en découdre au point que le pauvre téléspectateur se doit de tenir son mal en patience, et assister, l’air hébété, à des monologues, en regardant des hommes en costumes qui transpirent, qui sont à deux doigts de l’asphyxie et qui parlent sans s’écouter. Alors que reste-t-il? En fait, pas grand chose sauf peut être les soirées dites musicales au cours desquelles on découvre ces stars autoproclamées que peu de gens connaissent, et une audience prête à applaudir et danser au son du vacarme des décibels.
Le summum, nous y assistons pendant le mois sacré de Ramadan, période préférée par nos chaînes nationales qui rivalisent de médiocrité pour arracher un petit rire aux pauvres spectateurs qui continuent encore à croire en elles avec des soi-disant sketchs qui mettent en avant l’image du Marocain paysan qui ne sait pas parler, de la Marocaine débile qui ne fait rien d’autre à part surveiller les faits et gestes des autres et qui veut à tout prix se marier … Du genre de type qui vient de la ville, donc qui représente automatiquement ‘’Lmakhzen’’ etc…
Alors, vivement une notice qui serait accrochée en bas de l’écran pour nous rappeler qu’au Maroc : La télévision (nationale) nuit à la santé et qu’en cas d’excès volontaire ou involontaire, chacun doit prendre sa propre sa responsabilité.