Le Conseil communal de Témara, dirigé par l’élu péjdiste Mouhd Rejdali, a décidé d’attribuer des noms de salafistes radicaux du Golfe à des rues de la ville. Le scandale a éclaté en fin de semaine, poussant les autorités à réagir en un temps record.
Les noms choisis par le Conseil communal de Témara pour baptiser les rues de la ville pourraient passer inaperçus, à première vue. Il s’agit de Khalid Saoud El Halibi, Ahmed Anakib, Adam Adahlouss, et de Khalid Assoltan. Des cheikhs du salafisme wahhabite radical du Golfe, visages récurrents des prêches religieux extrémistes. Le scandale entourant cette décision coincide avec un timing morbide : le 13ème anniversaire des attendats du 16 mai 2003, à Casablanca. Un traumatisme toujours présent dans la mémoire des Marocains. Sur les réseaux sociaux, ils s’indignent et fustigent.
Un simple coup d’œil aux prêches de ces cheikhs sur Youtube ou certaines chaines du Nilesat suffit pour montrer l’ampleur de la bourde. Leur discours véhicule les préceptes du « jihad » contre les mécréants, la haine contre les deux autres religions monothéistes, et les minorités religieuses. Dixit Ahmed El-Naqib, président de l’académie salafiste en Egypte, qui n’a pas hésité à affirmer que le culte chrétien est « pire que le bain de sang et l’assassinat », sans oublier des propos haineux envers les coptes.
Face à l’indignation, les autorités ont rapidement réagi. Les plaques ont été enlevées ce matin, comme relayé par barlamane.com. Le conseil de Témara s’est contenté de justifier sa décision par le fait qu’il s’agissait de « noms parmi d’autres », et qu’il fallait choisir de nouveaux noms pour baptiser les rues, dans le cadre de l’expansion urbanistique de la ville. Dans ce cas, il y a deux suppositions : soit le Conseil communal n’a pas fait ses recherches autour de ces « noms », soit la bourde était préméditée. Dans les deux cas, la gaffe est de taille. Le Maroc, connu et encensé pour son islam modéré et tolérant, ne peut porter les noms de salafistes empêtrés dans des accusations de terrorisme en ses villes. Cela, ni sa mémoire, ni son peuple, ni ses autorités ne le permettraient.