Plusieurs quartiers de Dakar ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre manifestants et forces de l’ordre au moment où l’opposant Ousmane Sonko comparaissait lors d’un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024.
«L’ambassade du Royaume du Maroc au Sénégal appelle tous les citoyens marocains résidant dans le pays à faire preuve de prudence, à éviter les déplacements inutiles et à respecter scrupuleusement les consignes des forces de l’ordre», a exhorté la représentation diplomatique marocaine.
Ce jeudi, des groupes mobiles de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal où M. Sonko était convoqué pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Un impressionnant dispositif de sécurité avait transformé le complexe en camp retranché. Les forces de sécurité ont repoussé à plusieurs reprises les assaillants à coups de lacrymogènes.
Des accrochages ont été rapportés dans d’autres quartiers. Le trajet de M. Sonko jusqu’au tribunal sous forte escorte policière à travers une ville en état d’alerte a lui-même été émaillé de troubles. Les forces de sécurité ont fini par extraire M. Sonko de force de son véhicule pour le conduire au palais de justice.
Ceux qui l’accompagnaient disent que lui et d’autres ont été malmenés lors de ce transfert et aspergés de gaz lacrymogènes. Le procès a finalement été renvoyé au 30 mars.
Ce nouvel accès de fièvre est le dernier épisode d’un psychodrame qui tient le monde politique en haleine depuis deux ans et qui a déjà, par le passé, causé un trouble considérable. Les tensions vont à nouveau grandissant à l’approche de la présidentielle de 2024. Le dossier de viols présumés, non jugé pour le moment, et celui pour diffamation font peser la menace d’une éventuelle inéligibilité sur la candidature de M. Sonko. Lui et ses supporteurs crient au complot ourdi par le pouvoir pour l’éliminer politiquement. M. Sonko avait appelé ses partisans à venir massivement le soutenir au procès.