Les attentats jihadistes perpétrés en Europe entre 2000 et 2013, ont coûté moins de 10.000 dollars, à l’exception de ceux du 11 mars 2004 à Madrid dont le coût est estimé à plus de 60.000 dollars.
Selon une étude élaborée par le Norwegian Defence Research Establishment, basée sur une analyse des 40 cellules terroristes qui ont commis ou tenté de commettre des attentats en Europe, sur un total de 123 durant ces années, seules deux des cellules analysées ont obtenu un soutien d’organisations caritatives islamiques (la tentative d’attenter à l’explosif liquide démantelé à Londres en 2006 et celle à Birmingham en 2011).
Par ailleurs, selon le Groupe d’action financière (Gafi), sur 194 pays étudiés, seuls quatre ne considèrent pas le financement d’une organisation terroriste comme un crime spécifique.
Les pays pointés du doigt par le Gafi sont le Brésil, qui est cependant en train de travailler en urgence à une loi punissant le financement d’une entreprise terroriste, la République tchèque, la Libye ainsi que l’autorité palestinienne.
Néanmoins, les pays sont bien moins nombreux à punir le financement d’une organisation terroriste «même pour un objectif sans lien avec un acte terroriste», c’est-à-dire par exemple à des fins de recrutement ou d’entraînement, pour des voyages ou pour des activités légales qui peuvent servir d’écran de fumée aux activités terroristes. Ils ne sont alors que 71% à pouvoir engager des poursuites pour ce chef d’accusation.
Au-delà de la théorie, le nombre de pays ayant effectivement procédé à au moins une condamnation dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme reste faible : moins d’un pays sur cinq (17%). Et le nombre de condamnations varie d’un pays à l’autre, l’Arabie saoudite étant largement première de ce triste classement avec 863 condamnations prononcées depuis 2010. Suivent les États-Unis (une centaine) et la Turquie (un peu moins de 100), la France arrivant à la cinquième place avec une cinquantaine de condamnations.
La peine maximale encourue dans la plupart des pays reconnaissant le financement d’une organisation terroriste comme un crime varie entre 10 ans de prison et l’emprisonnement à vie. Dans trois pays, les accusés encourent cependant la peine de mort et dans cinq autres, ils encourent des peines moindres (cinq ans de prison ou moins).
D’autre part, 19% des pays ont gelé des avoirs financiers d’organisations ou individus terroristes
Dans les 37 pays où de telles mesures de gel des avoirs financiers ont été prises, les sommes concernées varient une fois encore beaucoup d’un pays à l’autre. L’Arabie saoudite arrive une nouvelle fois en tête du classement des plus fortes sommes gelées, avec 31,3 millions d’euros au total, depuis que les lois permettent de telles actions. Derrière, on retrouve les États-Unis (20,5 millions d’euros) et Israël (6 millions d’euros). La France se place en sixième position, avec 231.888 euros gelés.