Le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) Abdelhak Al-Khayam a salué, ce jeudi 5 mai à Madrid, la collaboration de l’Espagne en matière de lutte contre le terrorisme déplorant cependant que certains autres pays, européens se soient laissés « prisonniers » de la marginalité et de la radicalisation des immigrés marocains.
Le patron du BCIJ s’exprimait lors du premier forum hispano-marocain sur la sécurité et la lutte antiterroriste, organisé par la Fondation de la Culture Arabe en collaboration avec le Club international de la presse, en présence notamment du commandant Ferrer Salas, du Service d’information de la Garde Civile.
Les deux hommes ont rappelé que les forces de sécurité des deux pays ont démantelé, lors d’opérations conjointes, un grand nombre de cellules jihadistes surtout de recrutement et de radicalisation.
Selon Ferrer Salas, la communauté marocaine en Espagne est en pleine croissance et il est « logique » que beaucoup parmi les détenus en relation avec le jihadisme soient de cette nationalité. Il en est de même, plus ou moins, de la moitié des combattants qui sont partis grossir les rangs de Daech.
Ce responsable a en outre salué l’échange d’informations « continu et efficace » soulignant que le Maroc est le pays avec lequel l’Espagne échange le plus d’informations en matière de lutte antiterroriste.
Selon lui, cette coopération suit un « chemin juste » qui sera « long » car la menace est « grande ».
Lors du débat, la question de la faille en matière de renseignements avant les attentats de Bruxelles a été soulevée. A cet égard, Ferrer a indiqué que face à cette menace, la réponse politique à elle seule ne peut pas servir. Selon lui, il faut intégrer tous les groupes et communautés dans la société afin d’éviter d’avoir des minorités marginalisées susceptibles d’être radicalisées par les terroristes. Ce point de vue est partagé par Al-Khayam qui a indiqué que l’absence de telles politiques ont permis aux secondes générations de marocains de se radicaliser.
Pour sa part, Al-Khayam n’a pas ménagé ses critiques à l’endroit autorités belges qui, a-t-il souligné, « n’ont pas pris en considération » les informations transmises par le Maroc, rapporte EFE.