En dépit de la sympathie et la solidarité témoignées, un peu partout dans le monde, envers la France endeuillée par les attentats du 13 novembre à Paris, le président français, François Hollande semble avoir beaucoup de peine à mettre sur une place une coalition « plus forte » pour combattre Daesh.
Poursuivant son marathon diplomatique, le « John Wayne des Champs Elysées) comme le qualifiait récemment the Guardian, reçoit ce mercredi la chancelière allemande, Angela Merkel au lendemain de sa rencontre avec Barack Obama. Ce dernier, tout en acceptant d’intensifier les frappes américaines contre Daech, a clairement fait savoir que l’idée d’une « grande coalition » face à l’Etat islamique n’est pas à l’ordre du jour car elle existe déjà, allusion aux 65 pays qui, selon lui, participent à la lutte contre Daech, ajouter à cela une autre « coalition » comprenant l’Iran et la Russie. C’est justement cette dernière, à laquelle le président Obama reproche de soutenir le régime de Bachar el Assad en s’en prenant à l’opposition armée qu’il attaque tout comme Daech, qui explique la position américaine.
« Nous sommes tous français », a tenu à rassurer mardi le président Obama lors d’une conférence conjointe avec M. Hollande, un message de solidarité qui est loin de satisfaire le chef de guerre français. Ce dernier, qui a déjà reçu le soutien du Premier ministre britannique David Cameron mais qui doit être validé par le parlement peu enclin à s’engager dans des aventures militaires, a encore du pain sur la planche. En effet, il doit rencontrer le président Russe Vladimir Poutine. Celui-ci ne verrait pas d’un bon œil une coalition ayant pour cible son protégé Bachar El Assad, à condition qu’on le laisse tranquille. Cependant, Il pourrait ne pas dire non à des frappes aux cotés de la France et des américains qui lui reprochent de prendre également pour cibles, et sans aucune distinction, les opposants armés syriens, voire même les civils, en contrepartie d’une levée de sanctions sur l’Ukraine. Une mesure hypothétique qui lui ferait peut être même oublier l’incident de l’avion militaire russe abattu par la Turquie, cet allié de l’OTAN. Tout cela ne fait que compliquer davantage la mission de François Hollande qui continue de penser que le président syrien doit partir, « le plus rapide sera le mieux ».
Par ailleurs, dans sa quête d’une coalition contre le terrorisme, que ce soit en Syrie ou au Mali, victime également d’attentats terroristes, le président Hollande ne cherche pas uniquement du coté des superpuissances, mais également auprès de ses voisins immédiats comme l’Espagne. Ce pays ne semble guère vouloir s’aventurer, encore une fois, dans le bourbier syro-irakien pour avoir, lui aussi été la cible des terroristes.
Selon des experts militaires cités par le site El Confidencial Digital, il existerait dix raisons qui font que l’Espagne ne peut se substituer à la France au Mali.
D’abord parce que l’Espagne qui ne dispose ni de drones, ni de renseignements précis, ni de temps de planification, serait incapable d’en assumer le coût, aussi bien économique que politique surtout à la veille des élections. Autre facteur et pas des moindres, les intérêts français dans la région du Sahel, considéré comme la chassa gardés de Paris.
Une fois achevé ce marathon diplomatique, on verra bien si François Hollande mérite bien le surnom de « John Wayne des Champs Elysées ».