Le Maroc a mis en place un programme de réforme ambitieux pour moderniser le secteur de traitement des déchets, a indiqué vendredi à Tanger, la secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi.
Intervenant lors d’une table ronde sur la gestion des déchets non ménagers et le développement durable, El Ouafi a précisé que les initiatives lancées par le Roi Mohammed VI et la Constitution de 2011 consacrent le développement durable et le droit à la vie dans un environnement sain à l’ensemble des citoyens, soulignant que « le Maroc est tout à fait conscient de l’impact négatif engendré par une mauvaise gestion des déchets, aussi bien sur la santé et l’environnement que sur l’avenir de l’activité socio-économique ».
Dans ce sens, la secrétaire d’État a mis en avant les efforts entrepris en matière d’élaboration des schémas directeurs nationaux, régionaux et provinciaux de gestion des déchets industriels, dangereux et ménagers pour diagnostiquer la situation actuelle et son impact sur l’environnement, mais aussi ceux portant sur la conception de scénarios garantissant le succès du chantier de gestion des déchets.
Concernant la gestion des déchets ménagers, elle a souligné que le programme national vise, à l’horizon 2022, à permettre à 350 villes et agglomérations urbaines de disposer de centres d’élimination et de valorisation des déchets, de fermer et de mettre à niveau quelque 220 décharges non contrôlées et de hisser le taux de collecte des déchets à 90%, ainsi que de développer l’opération de tri et de recyclage des déchets de manière à le hisser à 20% et de valoriser par d’autres moyens environ 30% des déchets supplémentaires.
S’agissant des déchets non ménagers, Nezha El Ouafi a insisté sur la nécessité de transiter d’une économie horizontale vers une économie circulaire visant « une gestion rationnelle des matières premières et de l’énergie et une réduction des rejets et des déchets », plaidant pour garantir la transition d’une gestion des déchets vers une gestion des ressources tout en accordant la priorité dans l’utilisation aux produits recyclables.
Pour atteindre cette finalité, elle a rappelé la mise en place d’un programme national de valorisation des déchets en vue d’encourager la transition vers une économie verte, de promouvoir la culture du recyclage et de créer des emplois verts, ainsi que d’améliorer le système de tri et de valorisation des déchets afin de mettre fin à la politique d’élimination des déchets sur le long terme.
En ce qui concerne la dépollution industrielle, la secrétaire d’État a appelé les différents acteurs industriels et économiques locaux à tirer profit des mécanismes de réhabilitation environnementale des entreprises industrielles à travers le Fonds de dépollution industrielle et le Mécanisme volontaire de dépollution industrielle hydrique, offrant des subventions allant jusqu’à 40% de la valeur des projets de réhabilitation environnementale des entreprises.
Le président de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Omar Morro, a pour sa part relevé la nécessité de soutenir les anciennes entreprises industrielles situées dans la région pour adhérer aux projets de réhabilitation environnementale, mais aussi d’impliquer le secteur informel dans ce domaine, soulignant l’importance de coordonner avec les zones franches et industrielles pour abriter les déchets nocifs à l’environnement.
La Chambre, en tant qu’établissement citoyen, est impliquée dans les efforts de sensibilisation du tissu économique et industriel quant à l’importance de préserver l’environnement et opter pour une économie verte, a-t-il indiqué, notant que le réussite de tout projet de réforme en matière de gestion des déchets non industriels à l’échelle de la région est tributaire de l’adoption d’une charte environnementale, de l’adhésion de l’ensemble des intervenants et de la mise à disposition d’une nouvelle décharge contrôlée permettant une valorisation et un recyclage des déchets dans le respect des dispositions des études sur l’impact sur l’environnement.